Zoé a intégré la rédaction de Time Out Paris à la rubrique Arts en 2018, et a visité approximativement 528 expos depuis. On peut donc dire que c’est une “critique d’art”. Ça fait joli, ça fait plaisir aux parents et ça rassure les proprios parisiens.

Zoé Terouinard

Zoé Terouinard

Journaliste, Time Out Paris

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Articles (49)

Les meilleures expos à voir en ce moment à Paris

Les meilleures expos à voir en ce moment à Paris

Envie d’un grand bol d’art frais ? Peu importe le mois ou la saison, Paris abrite un nombre pantagruélique d’expos à même de combler votre appétit en culture, si bien qu’il est parfois difficile de faire le tri entre le bon et le moins bon. C’est pourquoi, équipé de notre calepin et de notre flair légendaire, on a bourlingué dans toute la ville pour ne sélectionner que la crème de la crème des expositions à Paris, qu’elles soient consacrées à la peinture, la photo, l’art contemporain, la sculpture ou encore le design. Résultat ? Un dossier expo aussi costaud qu’une cuisse de Roberto Carlos, qui vous fera vous sentir aussi heureux qu’un écureuil devant la version longue de Casse-Noisette ! Pour encore plus de bons plans, inscrivez-vous à la newsletter de Time Out Paris.
Les oeuvres (incontournables) à voir absolument au Centre Pompidou

Les oeuvres (incontournables) à voir absolument au Centre Pompidou

On parle toujours des expos temporaires qui attirent la foule au Centre Pompidou, mais quid des œuvres permanentes (140 000 œuvres en tout, il s'agit de la plus grande collection d’Europe) ? Celles qui ne bougent pas, fidèles au poste, et qui incarnent l’histoire de l’art moderne et contemporain. De Yves Klein à Picasso, en passant par le célèbre Fontaine de Duchamp, ces pièces incontournables racontent une partie de l’avant-garde artistique du 20e siècle. Exit les blockbusters de l’art, focus sur ces chefs-d’œuvre qui font battre le cœur du musée, souvent éclipsés par les têtes d’affiche des grandes expositions. Que ce soit dans les collections permanentes ou directement sur l’asphalte, découvrez 75 œuvres incontournables à voir à tout moment à Paris. Et pour encore plus de bons plans, inscrivez-vous à la newsletter de Time Out Paris.
Les meilleures expositions photo à Paris

Les meilleures expositions photo à Paris

Paris, qui a vu naître le 8e art au XIXe siècle, demeure à bien des égards le centre névralgique de la création photographique : les musées déroulent les tapis rouges pour les maîtres de l'argentique, les galeries s'arrachent les talents émergents, le public se précipite aux portes des expos et Paris Photo, salon incontournable du mois de novembre, connaît un succès international. C'est d'ailleurs souvent ici que finissent par échouer les photographes contemporains en mal de reconnaissance. Pas de doute, les temps sont cléments pour les photophiles à Paris. Preuve en est, voici quelques expos pour en prendre plein les yeux.
The 19 best museums in Paris

The 19 best museums in Paris

Paris is home to the world’s most recognisable smile (well, smirk), but there’s much more to the City of Light's museum offering than just Mona Lisa’s grin. And sure, you have to explore the Louvre's sprawling collection at least once, but that shouldn't mean missing out on the rest of the great museums Paris has to offer. While there is still progress to be made around the promotion of young artists, when it comes to heritage, Paris knows what it’s doing: you’ll find over 100 museums that reflect this city’s obsession with artistic preservation. Below, you’ll see names you recognise, like the Louvre and the Musée d’Orsay, as well as smaller, more daring institutions that you’ve yet to discover. Time to get cultured à la française. When’s the best day to visit a museum in Paris? Some of the city’s biggest museums open their doors for free on the first Sunday of every month, including the Louvre and the Musée d’Orsay, as well as some of the less obvious options, such as the Musée National Gustave Moreau, the former home and museum of the Symbolist painter. RECOMMENDED:📍 The best things to do in Paris 🍴 The best restaurants in Paris🎨 The best art galleries in Paris🏡 The best Airbnbs in Paris This article was written by the editorial team at Time Out Paris. At Time Out, all of our travel guides are written by local writers who know their cities inside out. For more about how we curate, see our editorial guidelines. This guide includes affiliate links, which have no influenc
75 œuvres d'art incontournables à Paris

75 œuvres d'art incontournables à Paris

On ne compte plus les expositions que tout Paris a vues, que tout le monde a vues, qu'il faut avoir vu. Des mises en lumière qui occultent les autres trésors que renferment les musées parisiens, notamment au sein de leurs collections permanentes, et les œuvres publiques que l’on découvre au fil des rues.  Time Out a voulu se pencher sur ces œuvres fidèles au poste, qui s'exposent du matin au soir au Louvre, à Orsay, au Centre Pompidou ou au Quai Branly (même si elles sont parfois prêtées ou en restauration), mais aussi dans des lieux moins connus. Nous avons donc dressé une liste qui évite les pièces à la célébrité écrasante pour se balader vers l'inattendu, l'improbable, l'oublié.  L’idée était claire : faire (re)découvrir des œuvres qui se distinguent par leur composition, leur beauté, leur étrangeté ou le contexte dans lequel elles sont nées. 75 œuvres qui participent chacune à leur manière à la richesse artistique de Paris Côté balades architecturales Pour celles et ceux qui ont envie d'un bol d'art frais à l'air libre, découvrez nos visites architecturales : moderne, orientale ou au cœur de la Cité Universitaire.
10 brilliant things to do with kids in Paris

10 brilliant things to do with kids in Paris

Romance, wine, pungent cheese, haute couture – the most prominent Parisian clichés are decidedly adult. That’s not to say you can’t have a wonderul trip to the City of Lights en famille, mind you – you just need a little help to find the places your young’uns will actually enjoy. From petting zoos to contemporary art galleries, family-friendly brunches to a nineteenth-century amusement park, our Paris editors and local experts have found the places your kids will love. And if they need a little bribery to get on board, you can always promise them a crêpe from one of Paris’s best crêperies afterwards.  What can kids do for free in Paris? Travelling with kids can be expensive, but the good news is that all national museums in Paris offer free entry to children under 18. Plus, the metro, RER, bus, and tramway networks are free for little ones under four, while children under 10 can travel with reduced fare tickets. RECOMMENDED:🍴 The best restaurants in Paris🏘️ Where to stay in Paris🏺 The best museums in Paris🏡 The best Airbnbs in Paris🎢 The best rides at Disneyland Paris This article was written by the editorial team at Time Out Paris. At Time Out, all of our travel guides are written by local writers who know their cities inside out. For more about how we curate, see our editorial guidelines. This guide includes affiliate links, which have no influence on our editorial content. For more information, see our affiliate guidelines.
Les meilleurs musées pour enfants à Paris

Les meilleurs musées pour enfants à Paris

Il n'y a pas d'âge pour aller au musée et se cultiver ! Et si les impressionnistes n’impressionnent pas toujours les plus jeunes, Paris recèle de nombreux musées et programmes éducatifs à hauteur d'enfant. Dans ce dossier recensant les musées pour enfants à Paris, on croise aussi bien des institutions comme le Centre Pompidou et la Cité des sciences que le confidentiel Musée en herbe. Détendez-vous, voici 13 plans dédiés aux petits et grands enfants avides de savoir.
L'architecture contemporaine à Paris en 10 spots incroyables

L'architecture contemporaine à Paris en 10 spots incroyables

Si on sait faire pour l'art contemporain, on manque encore de recul pour définir clairement l’architecture contemporaine. Légèrement futuriste ou très référencée, avec des courbes organiques ou au contraire une droiture de fil à plomb, aérienne ou plutôt mastoc… Plutôt que de s’évertuer à trouver une définition qui ne conviendra jamais à tout le monde, la rédaction de Time Out vous propose de découvrir 10 monuments parisiens sortis de terre il y a moins de quinze ans pour avoir une idée de ce qu’on écrira plus tard dans les livres d’histoire de l’archi.
Les œuvres les plus sexy de Paris pour avoir chaud au musée

Les œuvres les plus sexy de Paris pour avoir chaud au musée

Si on met de côté l’aspect intello d’une sortie au Louvre qui émoustille quelques sapiosexuel(le)s, la balade au musée peut devenir une sortie aussi érotique qu’un musardage dans un shop de Pigalle. Culs en marbre et tétons à l’acrylique s’avèrent aussi aphrodisiaques qu’un cocktail au gingembre, et nous prouvent que d’une expo à une sexe-po, il n’y a qu’un pas. Qu’on franchit avec ce petit tour d’horizon en 14 œuvres majeures.
The 20 best art galleries in Paris

The 20 best art galleries in Paris

For centuries, Paris was the undisputed art capital of the Western world. Many pioneering, properly perspective-altering artists lived in Paris over the years – van Gogh, Picasso, Monet, Dalí and countless others – and much of their work can be found within the city’s immense number of museums, galleries, attractions, salons and other art spaces. We say look beyond the mammoth classical institutions and check out some up-and-comers at one of several established contemporary art galleries in Paris. The team over at Time Out Paris have visited every gallery in the city (most of them twice), so you can trust them on the best spots. Here is our local’s guide to the best art galleries in Paris right now.  RECOMMENDED:📍 The best things to do in Paris🎨 Your guide to sightseeing in Paris🥐 The best restaurants in Paris🏨 The best hotels in Paris🚍 The best Paris bus tours Houssine Bouchima and Zoe Terouinard are editors at Time Out Paris. At Time Out, all of our travel guides are written by local writers who know their cities inside out. For more about how we curate, see our editorial guidelines. 
Balade architecturale et tour du monde en 7 bâtiments à la Cité U

Balade architecturale et tour du monde en 7 bâtiments à la Cité U

Les dingos du premier art le savent : à la Cité universitaire de Paris se cache une exposition d’architecture en plein air 100 % gratuite. Ouvrages du Corbusier ou de Charlotte Perriand, bijoux de l’architecture mauresque ou hellénique, jardins à l’anglaise ou à la française… Ces bâtiments accueillent les étudiants du monde entier et les amateurs de belle facture depuis 1925. Voici un petit tour du monde en 7 maisons pour le prix d’un ticket de métro. Pour découvrir nos balades architecturales dans le Paris brutaliste, c'est par ici que ça se passe.  
5 choses à savoir sur… « Portrait de la journaliste Sylvia von Harden » d'Otto Dix

5 choses à savoir sur… « Portrait de la journaliste Sylvia von Harden » d'Otto Dix

Habitué aux poses lascives de modèles nus aux cheveux d’or, l'œil de l’amateur d’art peut tiquer quand il tombe sur ce portrait de la journaliste Sylvia von Harden réalisé par le peintre des gueules cassées, Otto Dix, en 1926. Tignasse coupée, clope à la main et monocle affuté, la femme représentée par l’Allemand est pourtant celle qui fascine toute une génération : charismatique, intelligente, androgyne et assumée. En scrutant ce tableau emblématique de la Nouvelle Objectivité, Time Out vous propose de voyager au cœur du Berlin de l’entre-deux-guerres, en pleine conquête de sa modernité.  A lire également : 5 choses à savoir sur La Joconde. Pour découvrir notre sélection des musées incontournables à Paris, c'est par ici. Pour les expos, c'est par là.   

Listings and reviews (248)

Chiharu Shiota, The Soul Trembles, au Grand Palais

Chiharu Shiota, The Soul Trembles, au Grand Palais

4 out of 5 stars
La dernière fois qu’on a vu Chiharu Shiota sur le sol parisien, c’était à la galerie Templon en 2023, pour la poétique expo Memory Under the Skin. Depuis, celle qu’on surnomme “l’Araignée” préparait la plus grande monographie de sa vie : The Soul Trembles. Conçue pour le Mori Art Museum de Tokyo, l’exposition s’arrête aujourd’hui sous la coupole du Grand Palais pour retracer près de 25 ans de carrière de l’artiste japonaise. Il fallait bien 1 200 mètres carrés pour accueillir les installations monumentales de Chiharu Shiota (on en compte quand même sept) ainsi que des travaux plus minutieux, photos ou vidéos de performance, tout ça rassemblé sur un parcours thématique. Y a pas à dire : le programme fait envie. Comme Jeanne Mas, la plasticienne tisse en rouge et noir un ensemble cohérent où œuvres introspectives et premiers essais dialoguent dans des espaces immersifs saisissants.  Au-delà de l’aspect esthétique, l’exposition, rondement menée, nous permet de faire la rencontre d’une pionnière qui a tout essayé, entre expérimentation et tradition nippone. De son premier dessin d’enfant à l’évocation de l’incendie de sa maison dans In Silence (2024) en passant par sa performance corporelle douloureuse pour Becoming Painting (1994) et la menace d’un cancer des ovaires dans Cell et Rebirth and Passing (2019), Chiharu Shiota parle d’elle, des “frémissements de son âme”, et réussit l’exploit de le faire avec pudeur et grandiloquence à la fois.  Seul bémol : l’exposition est victime
Olga de Amaral, à la Fondation Cartier

Olga de Amaral, à la Fondation Cartier

5 out of 5 stars
Décidément, le textile a le vent en poupe à Paris. Alors que la Japonaise Chiharu Shiota tisse ses toiles rouges du côté du Grand Palais, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, c’est la pionnière du “fiber art” Olga de Amaral qui expose ses créations XXL. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’à 92 ans, la Colombienne en a encore sous la pédale du rouet. Dans une magnifique scénographie conçue par l’architecte franco-libanaise Lina Ghotmeh, l’écrin de verre du 14e arrondissement se transforme en un petit bout d’Amérique du Sud, aussi minéral que sinueux, pour mettre à l’honneur près de 90 travaux de l’artiste, dont certains n’avaient jamais quitté le sol colombien. Une rétrospective à la hauteur de l’impact d’Olga de Amaral, qui n’a cessé de repousser les limites du médium textile depuis les années 1960 en s’inspirant des paysages impressionnistes de Monet ou des brumes de Turner, s’imposant rapidement comme une figure incontournable de la scène plastique contemporaine.  Dialoguant avec les feuilles mortes du jardin de la Fondation, les tapisseries monumentales réalisées à partir de laine, de lin ou de crin de cheval se parent de jaunes, de rouges et d’ocre, prolongeant un peu le kif de l’automne. Les immenses Farallón al ocaso (1972), Paisaje de calicanto y rocas (1981) et Muro en rojos (1982), merveilleusement superposés au milieu des rochers, ou l’impressionnant ensemble Brumas (2014-2018), annoncent la couleur : ici, on se tait, on admire et on s’essaie même
Figures du Fou, au musée du Louvre

Figures du Fou, au musée du Louvre

3 out of 5 stars
Le Louvre s’est lancé dans un projet un peu dingue : rassembler des siècles de folie dans une exposition blockbuster au cœur du hall Napoléon. Un défi qui repose sur près de 350 œuvres, de la petite médaille à la tapisserie XXL, réparties sur un parcours à la fois chronologique et thématique particulièrement dense. Sept parties et une vingtaine de salles, franchement ? Ce qui devait arriver arriva : une première étape extrêmement riche éclipse la suite pour un ensemble un peu déséquilibré dans lequel on finit par se perdre.  La balade commence au Moyen Âge, où le fou est partout et prend de multiples formes. C’est celui qui ne croit pas en Dieu, celui qui amuse la galerie, celui qui ne pense qu’au sexe, celui qui est sapé n’importe comment. Bref, celui qui est à la marge. Littéralement, comme le montre une série d’enluminures où les dessins du fou sont mis à l’écart du reste du texte. Pourtant, le fou – figure aussi subversive que politique – infuse dans la société, il a sa place à la cour du roi comme en ville, lors de carnavals où toute la population se met dans sa peau entre bonnet d’âne et crête de coq (illustré à la perfection par le Fou regardant à travers ses doigts (1537), affiche de l’expo). L’exposition aurait aussi bien pu s’arrêter là. Car une fois passée la Renaissance – incarnée par le chef-d’œuvre de Jérôme Bosch, Le Concert dans l’œuf (1561) –, l’arrivée de la psychiatrie ôte toute légèreté au sujet, qui commence à être enfermé dans les premiers établissements
Arte Povera, Bourse de Commerce

Arte Povera, Bourse de Commerce

5 out of 5 stars
Une expo sur l’arte povera (“l’art pauvre”) dans le musée d’un des hommes les plus riches du monde, c’est un peu cocasse. Mais impossible de bouder cette rétrospective d’un courant essentiel de la scène italienne d’avant-garde, qui, depuis sa naissance à la fin des années 1960, continue d’infuser dans la création contemporaine. La Bourse de Commerce assume un véritable retour à l’essentiel en 250 œuvres (dont 50 sorties des placards du boss de Kering) et 13 maîtres du dépouillement. Mais au fait, c’est quoi l’arte povera ? Théorisé en 1967 par le critique Germano Celant, “l’art pauvre” proposait un retour à une forme de sobriété, rassemblant sous un même drapeau toutes celles et ceux qui privilégient la démarche et le discours au rendu plastique. Derrière ces bouts de bois et amas de graviers (qui se vendent désormais à des prix records) se cachait une véritable pensée politique, à contre-courant du pop art et de toutes les célébrations de la société de consommation.  Sous la rotonde et dans les vitrines attenantes, un best of accueille les visiteurs un peu perdus devant L’Arbre de 4 mètres (1969) de Giuseppe Penone – chef-d’œuvre absolu de la période. L’économie de moyens prônée par l’arte povera semble s’appliquer aux cartels, très peu nombreux. Heureusement, la Bourse de Commerce s’appuie désormais sur une équipe de médiateurs ultra-efficaces. Accompagnés, on (re)découvre ainsi la toute première Direzione (1967) de Giovanni Anselmo – on ne fait pas plus povera que ça –, ou
Jackson Pollock : les premières années 1934-1947

Jackson Pollock : les premières années 1934-1947

5 out of 5 stars
De Pollock, on connaît les énormes drippings, ces toiles XXL ornées de milliers de gouttes de peinture. Ce qu’on sait moins, c’est que, dans ses jeunes années, l’Américain s’est essayé à la figuration, avant de s’en émanciper doucement pour se consacrer au geste. Une période peu documentée dans les musées que l’on découvre aujourd’hui au musée Picasso, à travers une quarantaine de toiles mais également de nombreux dessins.  Que vient faire Jackson Pollock chez Picasso ? Eh bien le chef de file de l’école de New York a très tôt confessé son obsession pour le peintre espagnol, dont le style a infusé dans sa pratique, pour être ensuite digéré et intégré subtilement à un ensemble d’inspirations. Des muralistes mexicains aux surréalistes en passant par l’art amérindien, Jackson Pollock propose un corpus très référencé, bien plus complexe que celui habituellement présenté, et qui ne place pas (pour une fois) les Etats-Unis en grands dominants de la culture internationale.  Plutôt que la genèse annoncée, l’expo dresse en fait un état des lieux de la carrière de Pollock (mort en 1956), les dernières œuvres datant de la fin des années 1940. La nouvelle politique du musée (et la scénographie, exceptionnelle) permet un parcours fluide, documenté, jamais pompeux. Pas de doute, cette expo est celle de la confirmation pour Cécile Debray (dont le mandat de directrice vient d’être renouvelé pour trois ans), qui dit adieu aux confrontations ennuyeuses de Picasso vs [insérez l’artiste de votre
Tarsila do Amaral, Peindre le Brésil moderne

Tarsila do Amaral, Peindre le Brésil moderne

4 out of 5 stars
Sur des cimaises jaunes, vertes et bleues, c’est toute l’étendue du travail de “Tarsila” qui se dévoile en parallèle de l’histoire sociale et politique du Brésil, entre colonisation, esclavage et questionnement identitaire. Une double lecture assumée par le musée, qui propose d’apprécier la plasticité de la peintre, largement influencée par les avant-gardes européennes et ses nombreux voyages à Paris, tout en creusant le contexte dans lequel évoluait l’artiste (1886-1973), qui était blanche, bourgeoise, mais pas totalement déconnectée de la réalité de ses compatriotes.  On a devant nos yeux toute l’essence du “mouvement anthropophage”, qui, selon Oswald de Andrade, poète et compagnon de la peintre, prône la digestion “des différentes cultures qui ont fait le Brésil”, héritage colonial, cultures autochtones, cultures des descendants d’esclaves africains mais aussi influences de la modernité européenne. En bref, tout ce qui fait l’art de Tarsila do Amaral. D’une grande beauté, l’exposition rend compte de son ambivalence en six sections, toujours avec une grande justesse. Malgré un certain déséquilibre qui met surtout en valeur ses œuvres des années 1920, le parcours tente de répondre à la question sous-jacente de l'œuvre de la peintre : au fond, c’est quoi être Brésilienne ?  Partout sur les murs, des éléments de réponse, les histoires populaires qu’on raconte aux gamins dans A Cuca (1924), ou les stéréotypes racistes intégrés par les Brésiliens eux-mêmes dans A Negra (1923). O
Ribera, Ténèbres et lumière

Ribera, Ténèbres et lumière

4 out of 5 stars
Surnommé “Lo Spagnoletto” (“le petit Espagnol”), Jusepe de Ribera (1591-1652) débarque en Italie à 15 piges, baluchon sur l’épaule, avec un seul but : s’imposer sur la scène napolitaine comme l’un des maîtres de la peinture d’après nature. Largement inspiré par Le Caravage, le peintre se détache de son mentor par un traitement plus sombre et plus radical des sujets explorés. Chez Ribera, le clair-obscur révèle la souffrance humaine, la violence de la  chair et fait vaincre les ténèbres sur la lumière céleste. C’est la naissance du ténébrisme et on vous prévient : c’est pas très gai. Grand oublié des héritiers du Caravage dans les bouquins d’histoire de l’art, cette importante figure de la Renaissance est réhabilitée à travers un parcours thématico-chronologique riche de plus d’une centaine de peintures. Le Petit Palais met en bombe l’Espagnol dans une scénographie aux murs rouges pensée pour maximiser l’impact visuel et émotionnel des œuvres de Ribera. On découvre, entre dégoût et fascination, l’univers bien dark du peintre. Le Martyre de saint Barthélemy (1624), un vieillard écorché vif, côtoie un Saint Jérôme décharné (1626) ou pénitent (1634), des mendiants et des pommes pourries, tandis que les habitués du Louvre reconnaîtront l’exceptionnelle Mise au tombeau (1628-1630), le tout ponctué de travaux préparatoires et de gravures faisant la part belle au talent graphique de l’Espagnol. Assez classique dans son traitement, le parcours laisse les œuvres s’exprimer et donne les
L'intime, de la chambre aux réseaux sociaux

L'intime, de la chambre aux réseaux sociaux

4 out of 5 stars
Tout ce dont une femme a besoin pour écrire, c’est “de l'argent et d’une chambre à soi”, disait Virginia Woolf. Qu’aurait-elle pensé de notre ère où l’intime ne se conçoit plus derrière une porte fermée, mais dans un téléphone ouvert sur le monde ? C’est la question que pose le musée des Arts déco en dressant un état des lieux de cette notion complexe qui a tant évolué avec les époques. À travers 12 thématiques, L’intime, de la chambre aux réseaux sociaux nous plonge au cœur d’un voyage historique délicieusement indiscret. Ponctué de petites pièces reconstituées – la chambre, la salle de bains ou les toilettes –, le parcours multiplie les objets inédits pour parler d’un concept on ne peut plus humain : ce besoin d’introspection, de soin de soi, qu’il soit physique ou mental.  Des toiles de Pierre Bonnard aux photos de Nan Goldin ou de Zanele Muholi, des artistes très divers s’affichent dans cette expo qui se découvre à travers le trou de la serrure. Si certaines, telle L’Intimité d’Edouard Vuillard (1896), tombent un peu à plat, d’autres, comme le fameux tableau de Fragonard Le Verrou (1777), témoignent de l'intérêt parfois obsessionnel des artistes pour le sujet. Autre coup de cœur ? Les grandes pièces de design rassemblées sous la nef centrale, du lit clos des frères Bouroullec au fauteuil carrément sexy de Gaetano Pesce, La Mamma. Un peu plus laborieuse (et franchement flippante), la dernière partie s’attaque au lourd dossier de l’intime à notre époque, des vlogs tournés d
Barbara Crane

Barbara Crane

4 out of 5 stars
Son nom ne vous dit probablement rien. Superstar de la photo aux États-Unis, Barbara Crane reste une inconnue en France. Enfin, ça, c’était avant la superbe monographie que lui consacre le Centre Pompidou jusqu'au 6 janvier prochain. Installée dans la Galerie de la photographie, quelque 200 œuvres (dont une partie a récemment été acquise par le musée) reviennent sur les 25 premières années de la carrière de l’artiste originaire de Chicago, décédée en 2019 à l’âge de 91 ans. Et quelle carrière ! À mi-chemin entre la straight photography américaine, l’héritage du Bauhaus et une sensibilité toute particulière, les clichés de Barbara Crane défilent, par séries, et nous plongent dans un univers franchement indescriptible. Son truc à elle ? L’expérimentation, qu’elle met au service de la série, comme en témoigne Multiple Human Forms, un ensemble de trois clichés réalisés en 1969 dans lesquels la surexposition se met au service de la ligne pour créer une composition quasi-abstraite. Des néons de Las Vegas aux tendres portraits de ses pairs de l’Illinois, en passant par les gratte-ciels de sa ville, c’est un portrait éclectique de l’Amérique (et notamment de Chicago) que dresse la photographe. Dire d’elle qu’elle fait de la photo-documentaire serait probablement un peu too much. Et pourtant, à travers des effets de répétitions savamment étudiés – visibles notamment dans la série Repeats, 1974-1975 – et un goût prononcé pour le détail, Barbara Crane arrive à nous plonger dans l’atmosp
Pop Forever, Tom Wesselmann &…

Pop Forever, Tom Wesselmann &…

5 out of 5 stars
Non, le pop art, ce n’est pas seulement Andy Warhol et ses boîtes de soupe Campbell. Place à Tom Wesselmann (1931-2004), héritier du dada, auquel la Fondation Louis Vuitton consacre une expo qui le place au cœur d’un mouvement qui, sous ses airs flashy, critiquait violemment une société de consommation en pleine frénésie. Ironie du sort : Wesselmann a toujours crié haut et fort qu’il n’était pas un pop artiste, mais cet étiquetage forcé n’en vaut pas moins le détour. Le spot bling du 16e déroule la vie du peintre américain en fil rouge d’une expo XXL étendue à tous les étages. L’œuvre de Wesselmann, hyper-référencée et exigeante, tranche avec le côté grand public de ses potes pop(u) Warhol, Oldenburg ou Lichtenstein qui paradent dans les musées du monde entier. Qu’à cela ne tienne : la Fondation a passé sa collection au peigne fin, passé quelques coups de fil stratégiques, et voilà un accrochage qui mixe monographie pointue et clash artistique, featuring des pères fondateurs, des contemporains, et des héritiers comme Jeff Koons ou Ai Weiwei. Résultat : plus de 150 pièces grand format qui racontent le pop art sur un angle inédit entre rétro et expo collective – un brin casse-gueule mais ça tient ! Aussi bien inspiré par les courbes de Matisse et Picasso que par les ready-mades de Duchamp, Tom Wesselmann jouait les colleurs géniaux dès la fin des années 50, mixant des images 100 % ricaines avec des éclats de chefs-d'œuvre piqués à ses aînés. Grand admirateur du mouvement dada,
Surréalisme

Surréalisme

5 out of 5 stars
Le Centre Pompidou n’a plus que quelques mois pour marquer les esprits avant sa grande fermeture pour cinq ans de travaux courant 2025. Et quoi de plus percutant que d’exhumer l’une des avant-gardes françaises les plus radicales de l’histoire de l’art ? Plus de vingt ans après sa dernière rétro sur le surréalisme, le musée s’adapte à son époque et ne se limite pas à la célébration d’un boys club pour une rétrospective plus inclusive. L’expo rassemble les œuvres iconiques de Dalí, Ernst ou Magritte, mais aussi d’autres, plus confidentielles, d’artistes féminines telles Eileen Agar, Remedios Varo ou Suzanne Van Damme. Une révision bienvenue sur le papier, mais qu’en est-il une fois la « porte de l’Enfer » franchie ? Gueule monstrueuse qui tire son nom de l’ancien QG des surréalistes sur le boulevard de Clichy, cette « porte » qui accueille les visiteurs rend hommage au goût des maîtres du rêve pour le burlesque et annonce une scénographie bien plus vivante que celles auxquelles le musée nous avait habitués ces dernières années. Une fois franchie, le visiteur est accueilli par la voix d’André Breton, recréée par IA, dans une salle ronde où trône la Bible du mouvement : le célèbre Manifeste du surréalisme d’André Breton (1924).  Généreusement prêtés par la BNF, les 21 feuillets sont le pivot d’un parcours thématique déployé en étoile à sept branches autour de ce centre névralgique. Clin d'œil malin à l’Étoile scellée, la galerie de Breton dans les années 1950, cette disposition b
Lesage, 100 ans de mode et de décoration

Lesage, 100 ans de mode et de décoration

4 out of 5 stars
Fondée en 1924 par le couple visionnaire Albert et Marie-Louise Lesage, vite rejoints par leur fils François, la maison Lesage s’est fait un nom dans le cercle fermé de la haute couture en embellissant le tweed de Chanel, ornant les chapeaux de Maison Michel et décorant certaines des créations les plus iconiques de Saint Laurent. Bref, une grande figure de la couture qui souffle cette année sa centième bougie avec une expo électrisante ! Si on s’attendait bien à admirer de belles pièces d’archives dans cette expo signée Hubert Barrère, la mise en scène nous a bluffés : un coup de maître qui remettrait presque à la mode cet artisanat ancestral. Lesage joue à domicile : installée au 19M depuis 2021, la maison tisse un lien touchant, presque intime, avec les murs de cet espace particulier du 19e arrondissement, en écho à son histoire familiale. Car au-delà de la démonstration grandiloquente d’un savoir-faire, aussi impressionnant soit-il, l’événement invite surtout à entrer dans l’univers magique des 700 (!) créateurs et créatrices invitées. Croquis préparatoires, reconstitutions d’ateliers et 75 000 échantillons de broderie… On slalome entre les silhouettes dans un parcours décloisonné qui donne à cette expo un petit côté cabinet de curiosités, avec une mise en scène dramatique qui n'aurait rien à envier aux défilés les plus déjantés de ces dernières années. Si les installations immersives illuminent avec brio les pièces de Schiaparelli ou Balenciaga, l’exposition ne se content

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10 expos à voir (absolument) en janvier à Paris

10 expos à voir (absolument) en janvier à Paris

Surréalisme Le Centre Pompidou n’a plus que quelques mois pour marquer les esprits avant sa grande fermeture pour cinq ans de travaux courant 2025. Et quoi de plus percutant que d’exhumer l’une des avant-gardes françaises les plus radicales de l’histoire de l’art ? Plus de vingt ans après sa dernière rétro sur le surréalisme, le musée s’adapte à son époque et ne se limite pas à la célébration d’un boys club pour une rétrospective plus inclusive. L’expo rassemble les œuvres iconiques de Dalí, Ernst ou Magritte, mais aussi d’autres, plus confidentielles, d’artistes féminines telles Eileen Agar, Remedios Varo ou Suzanne Van Damme. Une révision bienvenue sur le papier, mais qu’en est-il une fois la « porte de l’Enfer » franchie ? Acheter un billet Droits réservés Crédit photographique : Tate Réf. image : PAILTHORPE_MAY161941_1941 Lire notre critique par ici. Quand ? jusqu'au 13 janvierOù ? Le Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, 75004 Paris Arte Povera Une expo sur l’arte povera (“l’art pauvre”) dans le musée d’un des hommes les plus riches du monde, c’est un peu cocasse. Mais impossible de bouder cette rétrospective d’un courant essentiel de la scène italienne d’avant-garde, qui, depuis sa naissance à la fin des années 1960, continue d’infuser dans la création contemporaine. La Bourse de Commerce assume un véritable retour à l’essentiel en 250 œuvres (dont 50 sorties des placards du boss de Kering) et 13 maîtres du dépouillement. Mais au fait, c’est quoi l’arte
C'est le dernier jour pour découvrir cette expo blockbuster (qui célèbre les 100 ans du surréalisme) au Grand Palais

C'est le dernier jour pour découvrir cette expo blockbuster (qui célèbre les 100 ans du surréalisme) au Grand Palais

Le Centre Pompidou n’a plus que quelques mois pour marquer les esprits avant sa grande fermeture pour cinq ans de travaux courant 2025. Et quoi de plus percutant que d’exhumer l’une des avant-gardes françaises les plus radicales de l’histoire de l’art ? Plus de vingt ans après sa dernière rétro sur le surréalisme, le musée s’adapte à son époque et ne se limite pas à la célébration d’un boys club pour une rétrospective plus inclusive baptisée... Surréalisme. Sur les cimaises, que des numéros 10 avec Le Grand Masturbateur de Dali, Chant d’Amour de Giorgio de Chirico ou La Grande Forêt de Max Ernst. Bon point donc : Beaubourg met les femmes sur le devant de la scène. L’occasion de découvrir la poésie de Toyen, Leonora Carrington ou encore Dora Maar, qui nous enverront elles aussi au pays des rêves. La scénographie, bien plus vivante que celles auxquelles le musée nous avait habitués ces dernières années, plonge le visiteur dans un dédale à la Lewis Carroll où l'on s’immerge avec plaisir dans un univers aussi singulier que ses représentants, entre rêve, cosmos et santé mentale. Le vaste corpus de 350 œuvres – dessins, tableaux, sculptures, installations et écrits en tous genres – réjouira les connaisseurs, enchantés de dénicher des œuvres tombées des livres d’histoire, comme les néophytes, qui profiteront d’un commissariat clair et finement mené pour plonger dans le mouvement. Pour lire notre critique de l'expo Surréalisme, c'est par ici. Et aussi :  Les oeuvres (incontourna
Vous avez jusqu'au 19 janvier pour courir voir ces deux expos à ne surtout pas manquer au Jeu de Paume

Vous avez jusqu'au 19 janvier pour courir voir ces deux expos à ne surtout pas manquer au Jeu de Paume

Pointures de la péloche en vue ! Jusqu’au 19 janvier, le Jeu de Paume, fraîchement réouvert après les Jeux olympiques et pour ses 20 ans, balance deux expos fabuleuses. D’un côté, Family Ties, une rétrospective maousse consacrée à l’iconique photographe américaine Tina Barney, qui déroule plus de 40 ans de création. De l’autre, un brillant travelling sur la carrière de Chantal Akerman, figure engagée du cinéma belge, avec installations, films et archives inédites. Deux claques artistiques à ne pas manquer sous aucun prétexte. Tina Barney, Family Ties Family Commisson With Snake (Close-Up), 2007, © Tina Barney, courtesy Kasmin, New York Pour démarrer sa nouvelle saison, le Jeu de Paume célèbre Tina Barney, star incontestée de la photo aux États-Unis qui, étrangement, n’avait jamais eu droit à une grosse rétrospective en Europe. La faute à un style peut-être trop clinquant pour les Parisiens, plus habitués à l’austérité du noir et blanc cher à Magnum. Là où les Européens préfèrent l’épure, la New-Yorkaise mise sur le bling façon soap-opéra, capturant la bourgeoisie américaine comme dans un épisode des Feux de l’amour. En 55 clichés, Tina Barney met en scène l’intimité des WASP qu’elle connaît si bien, ayant elle-même grandi dans ce milieu privilégié. Pour lire l'intégralité de notre chronique, c'est par ici. Chantal Akerman, Traveling Photogramme du film Dis-moi, 1980 © INA © Adagp, Paris, 2024 Chantal Akerman a connu l’une des trajectoires les plus c
Bons baisers de Paris : les plus belles pelles à voir dans les musées parisiens

Bons baisers de Paris : les plus belles pelles à voir dans les musées parisiens

Ça y est : il caille. Alors pourquoi ne pas profiter d’un peu de chaleur humaine pour faire grimper la température ? Ça tombe bien, les musées parisiens regorgent de bisous, lèvres fermées ou tout mouillés, torrides ou chastes, mythologiques ou engagés, à mater avec ou sans amoureux(se). Petit tour d’horizon des baisers parisiens en six étapes. Le Baiser de l'artiste. Le distributeur automatique ou presque !, ORLAN On est en octobre 1977 et la quatrième édition de la FIAC bat son plein. Au programme ? Coupes de champagne, tableaux de maîtres et une performance scandaleuse signée ORLAN. Alors jeune artiste encore peu connue du public, la Française dévoile sa nouvelle installation interactive dans laquelle elle propose aux visiteurs de la foire de l’embrasser, pour 5 petits francs glissés dans une structure-distributeur mettant en volume une photographie de son buste nu. Pas chaud pour la pécho ? Les amateurs d’art du Grand Palais peuvent faire don d’un cierge à la madone installée à côté de l’artiste, renommée sainte Orlan pour l’occasion. Baiser tarifé et blasphème : inutile de vous dire que ça a fait parler. © Adagp, Paris Crédit photographique : Centre Pompidou, MNAM-CCI/Georges Meguerditchian/Dist. GrandPalaisRmn Réf. image : 4N11802 Où ? Centre Georges Pompidou, place Georges-Pompidou, Paris 4e. Le Baiser, Auguste Rodin Super hot au premier regard, le célèbre rond de bosse d’Auguste Rodin témoigne en réalité d’un épisode franchement violent. A l’origine destinée à orne
Comment Paris est devenue la capitale mondiale de la photo ?

Comment Paris est devenue la capitale mondiale de la photo ?

Du 7 au 10 novembre derniers se tenait l’un des rendez-vous préférés des amoureux de l’art : Paris Photo. Pour cette 27e édition, plus de 80 000 visiteurs se sont pressés dans les allées du Grand Palais fraîchement rouvert pour admirer les œuvres de quelque 240 galeries, faisant de la ville l’incontestable capitale mondiale de la photo le temps d’un week-end. Mais ça fait bien plus longtemps que Paris tient une place particulière dans le cœur des photographes. Romantique chez Robert Doisneau, touristique chez Martin Parr, engagée chez Odieux Boby, notre ville a été captée sous tous les angles. Et elle le rend bien en mettant en lumière le travail des pros depuis plus de quarante ans lors de son fameux Mois de la photo, lancé en 1980 (et rebaptisé Mois de la photo du Grand Paris en 2017 pour plus d’inclusivité). Un engouement sans équivalent Depuis, le mois de novembre, la chambre noire de l’année avec ses journées qui durent huit minutes, est devenu la période préférée des photophiles. Le Mois de la photo a multiplié les événements tous les deux ans dans les institutions de la capitale comme la Maison européenne de la photographie (ouverte en 1996) et les petites galeries du Marais pour mettre en lumière un médium éminemment moderne. Une biennale devenue peu à peu annuelle avec l’ajout d’événements comme PhotoSaintGermain en 2011, Photo Days en 2020 et donc Paris Photo. Lancé en 1997, le salon n’a aucun équivalent. Ni Photo Fair à Londres (35 000 visiteurs, deux fois moins) n
PhotoSaintGermain : 5 artistes à ne pas rater dans le parcours

PhotoSaintGermain : 5 artistes à ne pas rater dans le parcours

Un tout petit coin de Saint-Germain-des-Prés et une programmation photo qui envoie du lourd : welcome to PhotoSaintGermain, le festival de photographie parisien qui promet aux amateurs de beaux clichés de s'en mettre plein les yeux à travers 34 étapes bien tentantes. Un événement 100 % gratuit (après Art Basel, ça fait du bien) qui ne fait pas de compromis sur la qualité de la prog. Entre gros blazes et petits jeunes à coller de près, la rédaction de Time Out Paris vous présente un aperçu des temps forts du festival avec cinq artistes à suivre dans autant de lieux.   Mélissa Cornet & Kiana Hayeri - Réfectoire des Cordeliers © Kiana Hayeri On démarre ce top avec du lourd : la remise du 14e prix Carmignac du photojournalisme. Cette récompense, c’est un vrai coup de projecteur sur une discipline plus que jamais essentielle. Axé sur la condition des femmes et des filles en Afghanistan sous le régime des talibans, le prix valorise cette année le travail du duo Kiana Hayeri, photojournaliste canado-iranienne, et Mélissa Cornet, chercheuse française. Pour leur série No Woman's Land (un reportage de six mois soutenu par la Fondation Carmignac), elles ont rencontré plus de 100 Afghanes aux histoires poignantes, redonnant une voix à celles qui sont aujourd'hui carrément privées de parole dans l'espace public… Où ? Réfectoire des Cordeliers, 15 rue de l’Ecole-de-Médecine, Paris 6e.Quand ? du lundi au dimanche de 11h à 19h.   Bayeté Ross Smith - Musée national Eugène-Delacroix   © Bay
Jusqu’à la fin de la semaine, une sculpture monumentale de Niki de Saint Phalle à voir gratuitement sur les bords de Seine

Jusqu’à la fin de la semaine, une sculpture monumentale de Niki de Saint Phalle à voir gratuitement sur les bords de Seine

On la connaît pour ses Nanas voluptueuses, mais ce que l’on sait moins, c’est que Niki de Saint Phalle, dont le biopic vient de sortir en salles, a donné vie à un bestiaire enchanteur dès les années 1960. Parmi les pièces incontournables, on retrouve L’Arbre-serpents que les Parisiens ont la chance de zieuter jusqu’au 20 octobre (c’est ce dimanche, dépêchez-vous) sur le parvis de l’Institut de France dans le 6e. Marquée par un traumatisme d’enfance, la Franco-Américaine a développé une peur panique des serpents. En les couvrant de mosaïques colorées, est-ce une façon pour elle de les apprivoiser ? Issue de son jardin des Tarots toscan, cette sculpture monumentale de 3 mètres de haut réunit une douzaine de reptiles scintillants qui détournent l’idée du péché originel avec des bouilles presque amusantes. Au sujet des œuvres à voir gratuitement Pendant trois jours, du 18 au 20 octobre, le Grand Palais rouvre ses portes au grand public pour dévoiler la crème de l’art contemporain – même si l'accès nécessite de débourser 44 euros ! Ce grand rendez-vous des galeries prestigieuses s’étend également en plein air, devant certains des monuments les plus emblématiques de la capitale. Et bonne nouvelle : l’accès extérieur, lui, est totalement gratuit. Suivez le guide ! Côté Art Basel Après les JO, Art Basel le premier événement culturel à s’inscrire dans la nouvelle vie du monument suite à sa rénovation. Mais qu’est-ce qu’on y verra au juste ? Un bon paquet de galeries ! 195 pour être p
Cette semaine, trois nouvelles expositions blockbusters vont agiter les cimaises parisiennes

Cette semaine, trois nouvelles expositions blockbusters vont agiter les cimaises parisiennes

Dans ce mois d’octobre particulièrement chargé en expos, cette semaine fanfaronne tout particulièrement avec plusieurs ouvertures de grosses rétrospectives. Au cartel, on découvre autant un grand panorama du pop art, un mythe américain au musée Picasso qu’une des plus grosses cotes de l’art contemporain pour un solo show gratis. Bonus : on vous a glissé des œuvres à voir à l’air libre et à l’œil. Pop Forever, Tom Wesselmann & … à la Fondation Louis Vuitton Si l’on associe le pop art aux années 60 (il naît officiellement en 1957), il est en réalité beaucoup plus vaste que ça et cette expo va vous le prouver. Autour d’un cœur de 150 peintures et œuvres signées Tom Wesselmann, pionnier du genre, la Fondation Vuitton a rassemblé plus de 35 artistes et 70 œuvres couvrant un siècle de créations déjantées. De Marcel Duchamp ou Meret Oppenheim dans les années 1940 à Jeff Koons ou Ai Weiwei aujourd’hui en passant par Roy Lichtenstein, Richard Hamilton ou Sylvie Fleury, cette rétrospective à base de popopopop montre que le détournement des codes de l’époque et de la consommation de masse reste une débordante source d’inspiration. Quand ? du 16 octobre 2024 au 24 février 2025.Où ? Fondation Louis Vuitton, 8 avenue du Mahatma-Gandhi, Paris 16e.  Takashi Murakami à la galerie Perrotin L’une des plus grandes cotes de l’art contemporain est de retour dans la capitale. Dix-huit mois après avoir recouvert la galerie Gagosian du Bourget de fresques démesurées (notre interview réalisée à cette
L’une des mythiques maisons démontables de Jean Prouvé est exposée pour la première fois à Art Basel

L’une des mythiques maisons démontables de Jean Prouvé est exposée pour la première fois à Art Basel

Le Prouvé par deux ! Un an après avoir assemblé sa fameuse maison BCC dans le jardin des Tuileries, la galerie Patrick Seguin revient dans le game d’Art Basel en nous invitant (du 15 au 20 octobre) à franchir le seuil de sa Maison démontable 6x9, posée cette année sur l’avenue Winston-Churchill dans le 8e.  Pensée comme une solution modulaire à la crise du logement post-Seconde Guerre mondiale, cette œuvre historique de 54 mètres carrés prend ici un nouveau sens, se dressant comme un rappel poétique des défis sociaux et architecturaux d’aujourd’hui. Alors que les questions de logement et d’architecture durable sont plus que jamais d’actualité, la maison démontable de Prouvé résonne avec une pertinence particulière. Bonus : le mobilier emblématique de Charlotte Perriand, Le Corbusier et Prouvé – comme ses célèbres lampes de bureau – est à retrouver à l’intérieur. Au sujet des œuvres à voir gratuitement Pendant trois jours, du 18 au 20 octobre, le Grand Palais rouvre ses portes au grand public pour dévoiler la crème de l’art contemporain – même si l'accès nécessite de débourser 44 euros ! Ce grand rendez-vous des galeries prestigieuses s’étend également en plein air, devant certains des monuments les plus emblématiques de la capitale. Et bonne nouvelle : l’accès extérieur, lui, est totalement gratuit. Suivez le guide ! Côté Art Basel Après les JO, Art Basel le premier événement culturel à s’inscrire dans la nouvelle vie du monument suite à sa rénovation. Mais qu’est-ce qu’on y
Pour Art Basel, un champignon de 3 mètres de haut a fait son apparition sur la place Vendôme.

Pour Art Basel, un champignon de 3 mètres de haut a fait son apparition sur la place Vendôme.

De tous les lieux parisiens investis par la FIAC, désormais Art Basel, la place Vendôme accueille souvent les plus hallucinogènes de toutes. Après le Tree de Paul McCarthy ou la citrouille de Yayoi Kusama, la place des joailliers accueille jusqu’au 24 novembre Giant Triple Mushroom de Carsten Höller, une sculpture monumentale de 3 mètres de haut ultra-réaliste en forme de champignon. Cet ensemble surréaliste associe trois espèces (l’amanite tue-mouches à tête rouge, le Long Net Stinkhorn et le Tricholoma Dove) génétiquement modifiées, tranchées puis reconstituées. Cette ode à la vague spirituelle New Age des années 1960 permet à Höller de questionner notre perception de la réalité tout en nous plongeant dans un univers aussi ludique que grotesque. Au sujet des œuvres à voir gratuitement Pendant trois jours, du 18 au 20 octobre, le Grand Palais rouvre ses portes au grand public pour dévoiler la crème de l’art contemporain – même si l'accès nécessite de débourser 44 euros ! Ce grand rendez-vous des galeries prestigieuses s’étend également en plein air, devant certains des monuments les plus emblématiques de la capitale. Et bonne nouvelle : l’accès extérieur, lui, est totalement gratuit. Suivez le guide ! Côté Art Basel Après les JO, Art Basel le premier événement culturel à s’inscrire dans la nouvelle vie du monument suite à sa rénovation. Mais qu’est-ce qu’on y verra au juste ? Un bon paquet de galeries ! 195 pour être précis. Au fil des stands, le meilleur de l’art moderne
Avant sa fermeture, le Centre Pompidou dégaine une expo all-stars pour les 100 ans du surréalisme

Avant sa fermeture, le Centre Pompidou dégaine une expo all-stars pour les 100 ans du surréalisme

Il y a 100 ans exactement, le cartel des gauches remportait les élections législatives, Lénine passait l’arme à gauche et André Breton griffonnait le Manifeste du surréalisme. A l’occasion du centenaire du texte, le Centre Pompidou a imaginé une expo blockbuster (jusqu’au 13 janvier 2025) chargée de décrypter le texte et le mouvement qui ont mis le bazar dans les très rationnels mondes de l’art et de la pensée intellectuelle. Figures totémiques, imaginaires et œuvres majeures Pour tricoter cet événement Surréalisme, les commissaires ont choisi de mettre le Manifeste au centre en exposant le manuscrit – sorti de la réserve de la BnF – au milieu d’une grande spirale qui croise les figures totémiques ayant inspiré le mouvement (Lautréamont, Sade…), les imaginaires le peuplant (la forêt, le rêve, l’onirisme, l’inconscient, la déraison…) et bien sûr les œuvres qui ont jalonné l’âge d’or du mouvement, de 1924 à 1969. Sur les cimaises, que des numéros 10 avec Le Grand Masturbateur de Dali, Chant d’Amour de Giorgio de Chirico ou La Grande Forêt de Max Ernst. Bon point : Beaubourg a aussi voulu dépasser l’habituel boys club pour mettre les femmes sur le devant de la scène. L’occasion de découvrir la poésie de Toyen, Leonora Carrington ou encore Dora Maar, qui nous enverront elles aussi au pays des rêves. Pour découvrir nos expos incontournables de la rentrée, c'est ici. Quand ? du 4 septembre 2024 au 13 janvier 2025Où ? Centre Pompidou, Place Georges-Pompidou, Paris 4e. Acheter un b
Les 8 nouvelles expositions qui vont secouer le mois d’octobre 2024 à Paris

Les 8 nouvelles expositions qui vont secouer le mois d’octobre 2024 à Paris

Dernier trimestre de l’année en approche, les expos au tableau ! Après une rentrée marquée par les expositions sur la collection Borghèse et le centenaire du mouvement surréaliste, le programme d’octobre s’annonce encore plus mémorable avec certaines des rétrospectives majeures du cru 2024. Au programme ? Les icônes Chantal Akerman et Tina Barney au Jeu de Paume, la révolution Arte Povera à la Bourse de Commerce ou encore Caillebotte en majesté au musée d’Orsay. Voici de quoi faire vos devoirs en octobre ! Arte povera, à la Bourse de Commerce  On finit l’année en beauté à la Bourse de Commerce qui retrace la naissance d’un mouvement révolutionnaire : l’Arte povera. Apparu en Italie au milieu des années 1960, l’Arte povera se positionne en détracteur de la société de consommation et devient rapidement le mouvement anti-pop art, préférant les matériaux naturels ou de récupération à l’ostentation américaine. Le commissariat de l’expo, assuré par la grande théoricienne du mouvement, Carolyn Christov-Bakargiev, s’appuie sur l’important fonds de la Collection Pinault, mais aussi sur de grands prêts italiens, pour présenter au public les œuvres des protagonistes du mouvement, de Jannis Kounellis à Giuseppe Penone en passant par Giovanni Anselmo.  Quand ? Du 9 octobre 2024 au 24 mars 2025Où ? Bourse de Commerce, 2 rue de Viarmes, Paris 1er Acheter un billet Gustave Caillebotte. Peindre les hommes, au musée d’Orsay Des ouvriers rabotant un parquet, un ami rêvassant à son balcon, u