Désobéir
Pour qui ? Vous (si, si !)Voir quoi ? La relève
Vous n’y avez pas mis les pieds depuis votre dernière soirée Erasmus en Master 1. Pourtant, la Cité internationale n’est pas qu’un dédale de couloirs à parcourir pour aller boire des rhums-coca dans la piaule de Fernando, votre voisin d’amphi en séminaire d’anthropologie. Elle abrite aussi un théâtre, et l’on y joue ces jours-ci un spectacle réjouissant : Désobéir, de Julie Berès.
Retournez donc à la Cité U, et prenez place dans les gradins. Quatre actrices déboulent sur un plateau nu. Elles ont un 25 ans à tout casser, l’énergie qui va avec, et dans la bouche, les mots de jeunes femmes de banlieue, souvent issues de l’immigration, recueillis à travers la France pendant plus d’un an par la metteuse en scène, avec l’aide de Kévin Keiss et Alice Zeniter. Chaque comédienne incarne successivement plusieurs profils, individuellement ou en interaction avec les autres, dans un mouvement joliment chorégraphié par Jessica Noita.
Évitant habilement les clichés et prenant soin de ne pas imposer une lecture unique, le spectacle traduit toutefois une soif partagée de liberté et de reconnaissance – même si l’une et l’autre peuvent prendre, pour chaque femme, différentes formes. Les passages aux accents de King Kong Théorie – version 2010 et plus loin du périph – alternent avec les séquences moins politiques, en mode Girls just wanna have fun – version RnB ou musique turque.
C’est rafraichissant, malin, émouvant et drôle ; on en sort – pour un