Marcelle Ratafia

Marcelle Ratafia

Listings and reviews (2)

Jamrock

Jamrock

4 out of 5 stars
De la Jamaïque, on connaît la musique et les athlètes mais moins la cuisine. Et c’est dommage. Lové dans un angle, Jamrock, une fausse paillote de plage tropicale (signée Rudy Guénaire, le DA des PNY) avec fenêtre vidéo sur l'azur, propose de vous remettre à niveau sur l’incandescente gastronomie caribéenne. Le nom est tiré du méga-tube “Welcome to Jamrock” de Damian Marley sorti il y a 20 ans et qui popularisa ce sobriquet argotique de la Jamaïque interlope. L’équipe sait de quoi elle parle : franco-jamaïcaine, Kelly Schaal s’est entourée de la cheffe Camille Le Breton de la Perrière, elle aussi d’origine caribéenne, et de Vincent Durupt au bar, autre passionné de l’île au bon son. Sur la table, les petites assiettes déboulent prêtes à calmer les munchies les plus aiguës : bananes plantains frites et sauce mangue pimentée, épi de maïs coco-poivré à ronger, ou escovitch fish, très hot dorade désarêtée frite au scotch bonnet, le piment phare. Mais le clou, c’est bien sûr le jerk chicken, souvenir fumant de la rencontre, vers 1700, entre les esclaves en fuite dans les montagnes jamaïcaines et les Arawaks autochtones. Ces derniers apprirent aux nouveaux venus leur secret pour conserver le maigre gibier des Blue Montains : l’assaisonner avec moult épices avant de le cuire sur une pierre chaude. Fumé, calciné mais tendre à cœur, ce poulet ne sort jamais sans son riz et haricots rouges façon djolof ni sa sauce jerk insensée où gingembre et poivre jamaïcain se livrent bataille (15 €
Café de Luce

Café de Luce

3 out of 5 stars
Inspiré par les brasseries germanopratines et leur service en continu racé, ce nouveau café montmartrois incarne un art de vivre très parisien. Dans ce décor de cottage d’écrivaine à chats, le velours vert tendre appelle à squatter dès potron-minet avec un bouquin, en tête à tête avec un œuf à la coque. A l’heure où les chefs mettent à l’honneur le matrimoine culinaire de leur grand-mère, Amandine Chaignot n’est pas en reste avec son Café de Luce ! Installée sur l’adorable place Dullin, la cheffe de Pouliche rend « femmage » à mamie Luce, amoureuse des créatures du marais. Ici, on suçote de dodues cuisses de grenouilles en persillade amandée et on s'envoie à toute heure un croissant chaud aux escargots (12 €).  En cuisine, on nostalgise sans s’appesantir. Le tout est charmant – bien que le saupoudrage maniaque de radis mandolinés lasse – mais manque un poil de mordant : les jolis œufs mayo sont en rade de moutarde ; le paillard de poulet et sucrine braisée, goûtu mais moins gaillard qu’attendu. Très pimpant, le bar au beurre fumé et cocotte de légumes printaniers invite à se faire reinette de potager. Et en dessert, le riz au lait et caramel laitier tabasse sa mémé !  Côté pif, ce n’est pas la révolution, mais c'est la France, Madame ! Du sancerre, du chablis, du syrah au verre, et roule (6 à 10 € le verre). Côté cocktails, ça twiste à la fleur de sureau ou à la liqueur de sapin ; pour faire dans le ludique, on biche devant les liqueurs brivistes de chez Denoix : Quinquinoix,