La gentrification, sauce Bezbar
Le phénomène d'embourgeoisement, typique des quartiers populaires, peine à s'installer à Barbès aussi rapidement qu'ailleurs. Notamment en raison du maintien de logements sociaux et de son multiculturalisme. Jusqu’à quand ?
Ça aurait pu être une brocante comme les autres, avec ces caisses de vinyles sixties, des souvenirs de la Grande Guerre et des luminaires Art déco hors de prix. La « Friche en fête » se passe à l'angle des rues Polonceau et Poissonniers, soit à l'entrée sud de la Goutte d'Or, du côté du boulevard Barbès. Jusqu'en 2013, l'emplacement accueillait la trop exigüe mosquée El Fath. Une fois le bâtiment détruit, la friche est devenue un espace partagé, géré par l'association de quartier « La Table ouverte ». Générations, collectifs et origines se mélangent dans une ambiance familiale, autour d'une dizaine d'enfants qui dessinent des drapeaux sur une grande affiche posée au sol, sur laquelle on peut lire : « Goutte d'Or quartier monde –24 000 habitants et plus de 40 nationalités ! ». La veille, le marché de Barbès continuait de drainer des milliers de personnes venues de Paris ou de banlieue. La vie associative, la diversité culturelle et les marchés à bas prix : trois traits de caractère distinctifs de Barbès et du quartier de la Goutte d'Or.
Mais un petit air bien connu des quartiers populaires commence à se faire entendre dans le « bezbar » de la Scred Connexion : celui de la gentrification. Pas mal d'encre a coulé lorsque, en 2015, la Brasserie Barbès ouvrait