Elise Boutié

Elise Boutié

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Les nouvelles galeries d'art parisiennes

Les nouvelles galeries d'art parisiennes

Il ne sera pas question des Nouvelles Galeries, ce magasin désuet à l’odeur de naphtaline où l’on payait encore en francs quand il passa sous la houlette du groupe Galeries Lafayette, mais des galeries nouvelles, celles qui donnent un coup de neuf à l’art d’inaugurer un lieu pour y présenter le travail d’artistes variés. Finis le commissaire, la programmation, le marché, les transactions, les cotes, les vernissages et le gratin. Place désormais aux espaces ouverts, expérimentateurs, spontanés et gérés par des esthètes aux multiples casquettes. Impulsifs, mus par un enthousiasme et une audacieuse inconscience, ces galeristes-mécènes se lancent sans attendre ni subventions, ni aide, ni officialisation de leur démarche, et font confiance à la jeune garde en lui donnant toute liberté : cette dernière ne sera plus soumise à aucune contrainte et n'aura plus de comptes à rendre à personne. Ces galeries d'un nouveau genre (elles se comptent sur les doigts de la main) ont vu le jour à la suite de l’initiative de Castillo et Corrales qui a fermé ses portes en décembre 2015, après huit années d’activités dénicheuses, créatives et non commerciales. Le HUIT, Exo Exo, Tonus, Palette Terre, La Plage ou -1 assurent ainsi la relève. Certaines depuis deux ans, d’autres depuis seulement un mois pallient le manque d’opportunités que rencontrent les jeunes artistes, mais surtout redessinent le paysage artistique. Paris ne sera plus ce mausolée de l’art, trop sacré pour y tenter quoi que ce soit d

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Météorites, entre ciel et terre

Météorites, entre ciel et terre

5 out of 5 stars
Pierres calcinées tombées du ciel et venues rencontrer la Terre en une folle percussion, les météorites sont autant fascinantes qu’inquiétantes. En ce moment et jusqu’au 6 janvier 2019 la Grande Galerie de l'Evolution nous invite à venir percer la mystérieuse aura qui les entoure. On les rencontre d’abord à notre échelle – humaine et terrestre – avant de s’envoler pour l’espace, là d'où elles viennent.  Fragments de roches spatiales, paysages de cratères, récits d’habitants et expériences sensorielles construisent la première étape de ce voyage. On y découvre un nombre infini de morceaux de météorites qui sont arrivée sur Terre après avoir éclaté dans l'espace et franchi l'atmosphère . Certains pèsent plusieurs tonnes tandis que d’autres sont grands comme le poing, mais tous nous font retenir notre souffle tant leur présence atteste de la puissance du système astral. On embarque ensuite à bord d’un vaisseau. Ses larges fenêtres déploient la voute céleste  où un film immersif fait défiler l'ensemble de la galaxie afin de rencontrer, dans leur décors naturel ces météorites, particules  en mouvement, faites de gaz, de poussière et de métal. Cette seconde partie, également riche en documentation, permet de s’approcher au plus près de ces corps foisonnants traversant l’atmosphère à plus de 70 000km/h. Fusions, réactions, éclatements, toutes les conséquences chimiques d’une telle rencontre sont détaillées et expliquées. Ainsi la météorite n’est plus ce mythe dans le ciel, cette lég
Globes - Architecture et sciences explorent le monde

Globes - Architecture et sciences explorent le monde

3 out of 5 stars
Globes. C'est ainsi que s'appelle la nouvelle exposition de la Cité de l'architecture et du patrimoine, à la fois onomatopée engloutissante et imaginaire céleste. Ici, oubliez les mappemondes de l'école, ce sont les voûtes, canopées et autres planétariums que l'on vient regarder. Peindre le monde ou dessiner le ciel, voilà de quoi il retourne. À travers 90 projets d'architectes, scientifiques ou artistes, l'exposition retrace l'histoire de la représentation du ciel et de la Terre. Bien souvent grandioses par leur taille, toujours démesurés par leur ambition, ces plafonds – réalisés ou non – nous apprennent la façon dont leur créateur et son époque se représentaient leur cosmos. Au fil du parcours, les astres se complexifient, les continents délimitent plus nettement leurs frontières et l'imagination s'emporte. De la première voûte romaine aux projets modernes (presque) insensés de bâtir un globe à grande échelle, on découvre aussi bien l'évolution des savoirs que de leurs formes. Une exposition originale, dont on regrette pourtant la présentation des œuvres qui, se concentrant surtout sur l'histoire des projets, présente essentiellement des documents écrits, frustrant l'œil qui aimerait plus de supports visuels où plonger son imaginaire, surtout lorsque le sujet s’y prête autant.
Les faits du hasard

Les faits du hasard

5 out of 5 stars
Dans le cadre de Némo, la Biennale internationale des arts numériques, le 104 présente Les Faits du hasard : une exposition qui rassemble des machines réglées pour un résultat imprévisible. Çà et là, un canon à neige envoie de la barbe à papa à tout-va, des éprouvettes aux liquides incontrôlables bouillonnent et fument, des aiguilles composent une mélodie sur des verres d'eau réagissant au passage des corps, des câbles lumineux dansent sur des rythmes endiablés qu'ils produisent eux-mêmes…  Cette dizaine d'œuvres a pour objectif de nous plonger dans des expériences singulières où l'aléatoire est la seule certitude. Souvent immersives, toujours à échelle humaine, elles nous invitent à éprouver l'imprévu de la mécanique comme un geste poétique, un heureux hasard, émouvant ou déroutant. Pensées comme des pièces dont l'unique rythme est celui, bien huilé, du déraillement, ces créations interrogent autant notre rapport à la machine qu'à l'espace et au temps, mais aussi, en utilisant programmes numériques et informatiques comme matériau principal, à notre société technologique. Contemplatives ou oppressantes, les œuvres présentées dans Le Fait du hasard nous bercent dans leur spontanéité et nous happent dans l'enchaînement diabolique de leurs séquences sonores, visuelles et lumineuses pour un parcours atypique au cœur de la création numérique.
Le Pérou avant les Incas

Le Pérou avant les Incas

4 out of 5 stars
Avant que le Pérou ne devienne la terre des Incas, celle dont on connaît la grandeur et la renommée, et qui a pour plus impressionnant symbole le Machu Picchu, il abrita quatre civilisations successives, aussi éminentes que notre Grèce antique, entre les Andes et le Pacifique. Quatre mondes riches et prospères que le musée du Quai Branly met aujourd’hui à l'honneur, les faisant sortir de l'obscure confusion plus ou moins fantasque dans laquelle nos esprits les relèguent bien trop souvent.  En s'appuyant sur les récentes découvertes archéologiques des premières cités andines de la côte nord du Pérou, l'exposition propose une lecture singulière de ces cultures : déchiffrer et comprendre, à travers les objets dévoilés par les recherches menées à la brosse et au pinceau patients, l'origine et l'organisation du pouvoir dans ces cités-là. Villes spectaculaires aux palais seigneuriaux, divinités anthropomorphes sculptées ou peintes sur des carafes, sépultures d'artisans et de rois remplies d'offrandes attestant de leur rang, femmes prêtresses et gouverneurs ornés de tous les insignes de leur fonction, voilà autant de signes ici décryptés et mis en perspective les uns avec les autres afin d'entr'apercevoir la façon dont les hommes pensaient leur place dans ces sociétés. Outre un très grand nombre de bouteilles en céramique peintes, qui, par leur évidente figuration, témoignent de la représentation que ces peuples se faisaient de certaines idées et réalités – la faune et la flore, les
Women House

Women House

3 out of 5 stars
Qui sont les femmes artistes et qu'ont-elles à dire de leur position de femme et de créatrice ? Position qui implique d'aller dehors et d'occuper l'espace public tandis que l'imaginaire collectif veut les voir ménagères ou femmes d'intérieur. Que se passe-t-il lorsque ces femmes-là se saisissent de ces attentes et décident de bousculer les codes de l'allégorie domestique ? L'exposition 'Women House' - présentée à la Monnaie de Paris - invite à plonger dans l'art au féminin et à interroger la représentation de la figure de la Femme dans la sphère domestique. La maison, lieu que l'on veut voir comme essentiellement féminin, devient entre leurs mains objet de lutte et de perturbation. Mise en scène dans les œuvres de nombreuses artistes du XXe et XXIe siècle ses murs qui, jusque là enfermaient celles qui se devaient de tenir leur intérieur afin de mieux dorer les murs de leur prison, volent ici en éclats. A travers les yeux perçants de ces personnalités qui ne se laissent dicter ni loi ni conduite, on entre dans un univers autant angoissant que libérateur. Courant esthétique et politique remontant aux années 1970, cet engagement des femmes qui brise les étouffants carcans de leur propre image est issu d'une longue tradition que retrace la première partie de l'exposition. On y redécouvre les œuvres de Birgit Jürgenssen, Helena Almeida, Cindy Sherman, Claude Cahun, chacune recréant des scènes domestiques où le rapport de force s'inverse. La seconde partie, quant à elle, déploie le
Sophie Calle : beau doublé monsieur le Marquis

Sophie Calle : beau doublé monsieur le Marquis

5 out of 5 stars
‘Beau doublé Monsieur le marquis !’ est une expérience, celle du sentiment et du vide laissé par ceux que nous aimons, ceux que nous avons aimés et ceux que l'on aimerait aimer. Avec ses mots simples et quotidiens mais aussi acérés qu'une flèche reçue en plein cœur Sophie Calle nous invite à explorer avec elle la mort, l'amour et le désir. Photographies et textes courts disent son besoin d'écrire pour ne pas devenir muette, pour ne pas perdre la parole après ces émotions à couper le souffle.  Dans les pièces en enfilade où craque le parquet, entre les fauves empaillés, le bois des fusils XVIIe et les tableaux de chasse à l'huile léchée et aristocratique, Sophie Calle voyage et dissimule des traces de son passage. Espiègle et cinglante, elle dépose dans les vitrines des trophées, sur les étagères des objets-reliques et entre les meubles les fragments d'un récit amoureux, le sien. Autant traces qu'éclats, les bribes ainsi laissées s'incorporent au décor et créent un nouveau paysage, celui du souvenir et de la mémoire où les situations du passé jaillissent au détour d'à peine quelques mots. Puis on quitte la collection du musée et les indices d'un amour fini mais têtu pour rejoindre un troisième espace où cette fois-ci Sophie Calle écrit l'histoire de l'amour avec les mots des autres. A partir de petites annonces glanées au fil des années - du minitel à Tinder, en passant par les pages des journaux -, elle présente le portrait de l'idéal féminin tel qu'il se meut et se transform
Malick Sidibé : Mali Twist

Malick Sidibé : Mali Twist

5 out of 5 stars
On entre dans la Fondation Cartier sur le son ondulant et chaloupé des instrus des années 1960 et 1970. Dans la bulle de verre résonnent les cadences pop, rock et psyché des années twist et yéyé qui ont fait danser toute une génération. C'est avec cette bande musicale qu'on décolle pour se retrouver plongé dans un autre temps, celui où seuls comptaient la musique, la danse, la nuit et le style. A Bamako, le photographe Malick Sidibé courait chaque nuit de surprise-party en surprise-party pour tirer le portrait de ceux qui s'y trouvaient, captant le plaisir et l'exaltation des danseurs endiablés, la puissance des corps en mouvement et la fureur de vivre de la jeunesse malienne. Dans un noir et blanc extatique, les photos de Malick Sidibé s'exposent ici dans toute leur splendeur. ‘Mali Twist’ présente plus de 250 de ses clichés, dont certains inédits, en studio, au bord du fleuve ou en soirée. Et on prend plaisir à regarder ceux qui aimaient vivre et se montrer. Pleines d'humour et de grâce, ses photos portent la malice du fin observateur qu'il est et l'insolence amusée des poseurs, fiers de leur image. Pour clôturer cette fantastique traversée au milieu des pattes d'eph et des verres fumés, un superbe documentaire part à la recherche des noceurs d'antan et ramène les commentaires espiègles du photographe toujours au travail dans son petit studio bamakois.
Clément Cogitore : Braguino ou la communauté impossible

Clément Cogitore : Braguino ou la communauté impossible

5 out of 5 stars
Désireux de percer le mystérieux mythe d'une vie au plus proche de la nature, loin de la civilisation et se régénérant par ses seuls moyens d'auto-subsistance, l'artiste français Clément Cogitore est parti à la rencontre de Sacha Braguine et de sa famille, installés dans la forêt sibérienne le long du fleuve Taïga. Il y a trente ans, ils ont choisi ce territoire coupé de toute présence humaine par plusieurs centaines de kilomètres enneigés et impénétrables pour y développer une vie différente, dictée par des principes écologiques et le refus de la frénésie urbaine contemporaine. Chasse à l'ours à la fin de laquelle l'on rend hommage à l'âme de la bête vaillante et majestueuse, éclairage à la bougie et bande d'enfants sauvages pour qui dépecer un canard sauvage n'est qu'un jeu naïf comme un autre, voilà le paysage de ce conte moderne. Paysage utopique en somme où la vie humaine, au lieu d'être un élément disruptif et destructeur n'est qu'une variable naturelle, en accord avec son environnement et respectueuse de ce que ce dernier peut lui offrir. Mais sur l'île de Braguine, il existe une barrière. Erigée au milieu, elle sépare deux familles, deux communautés aux utopies trop éloignées pour s'entendre. De l'autre côté de la barrière habitent les Kiline, une autre famille venue s'installer là quelques années après les Braguine. Entre eux, un mur de silence, une tension aiguë et épaisse, aussi dense que la brume qui peut parfois recouvrir la Taïga dans les journées glaciales d'hi
T2

T2

Au coeur du charmant quartier Popincourt, à l'écart des grandes artères, niché au creux des ruelles calmes où l’on peut discuter avec son voisin au milieu du trottoir pavé, s'est ouvert le jeune T2.  Pas une galerie, un lieu Le jeune quoi ? T2. Galerie libertaire, résidence d'artistes et lieu de rencontres, le T2 se veut un espace d'exposition autant que de dialogue et de création. Loin du formalisme qui immobilise d'ordinaire ce genre d'espaces. C'est le collectif BLBC qui est à l'initiative de ce projet, conçu selon la seule règle de ne pas s'enfermer dans une optique galeriste. Pensée en saison de trois mois, comme nos séries préférées, leur programmation invite plusieurs jeunes artistes à exposer ou créer autour d'un thème précis. Et rien de tel pour ouvrir le bal qu'une première saison consacrée à la Fête. Un collectif dynamique Le collectif Bright Lights Big Cities cherche avant tout à bousculer les limites de l'art, à l'exposer dans d'autres contextes pour que naissent d'autres émotions. Après tous, la ville est grande, ses possibilités infinies et sa lumière tellement plus puissante qu'un spot d'intérieur.  Composé d'une vingtaine de personnes qui vont et viennent selon leurs envies, disponibilités ou autres aléas de la vie, BLBC interroge donc les conditions de réception de l'art en les chahutant. Du côté du spectateur, ils investissent des lieux de vie (rues, boîtes de nuit, espaces vides, etc.) pour provoquer la rencontre et inventent ainsi d'autres processus pour
Le Nouveau Musée du Parfum

Le Nouveau Musée du Parfum

4 out of 5 stars
Once the site of the legendary Eden Theatre, number five on the Opéra-Louis Jouet Square has opened its doors once again – this time to devotees of perfume, with illustrious French perfume makers Fragonard now at the reins. Fragonard has always striven to be much more than just a name on a bottle, and in the century since they opened their first factory in Grasse, on the French Riviera, they’ve welcomed the public into free museums around France to learn about the processes and history behind perfume creation. Their latest opening in Paris not only gives visitors the chance to learn about the different stages of extraction, distillation and bottling, but is a real curiosity shop of perfume paraphernalia, from vials belonging to coquettes during the early 1900s to a buffalo head from Mesopotamia that’s thought to preserve precious elixirs. In the on-site ‘perfumer’s workshop’, you can even create your very own mixes, like an eau de cologne of lemon verbena, Tunisian orange blossom and lemon peel oil. TRANSLATION: FLORA HUDSON 
27RUEJACOB

27RUEJACOB

Au fief de XXI et 6MOIS, les deux revues de reportage les plus importantes dans le paysage de la presse papier, au 27RUEJACOB, on trouve un immeuble avec un if, une librairie, deux maisons d'édition (Les Arènes et L'iconoclaste) et une porte toujours grand ouverte. Un lieu accueillant, plein d'entrain et libre aussi bien dans ses choix que dans son ton et ses propositions. Dirigé avec dynamisme et enthousiasme par la jeune Ariane Geffard, l'espace organise quatre fois par mois des rencontres qui offrent au public l'occasion d'échanger avec des auteurs, penseurs, artistes, photographes ou scientifiques, autour de questionnements contemporains autant abyssaux que dérangeants. On y parle de féminisme, de migrations, d'éducation, de méditation, mais aussi d'images, de positionnement politique, d'engagement individuel. On y réfléchit au monde tel qu'il va et au rôle que l'on y joue dans une ambiance chaleureuse et spontanée. Loin de la rencontre littéraire protocolaire et pompeuse, celles du 27RUEJACOB sont vivantes et cherchent avant tout à mettre en relation lecteurs et auteurs dans un rapport simple où chacun reste entièrement accessible à l'autre. Dans ce bel espace ouvert, aux généreuses dimensions, on trouve toujours une chaise pour celui arrive. Certains soirs il y a une belle centaine de personnes, quand des noms plus connus sont invités (Edgar Morin ou Nancy Huston par exemple), que projections ou concerts font le cœur de la soirée ou que l'actualité donne envie de se ras
Le Nouveau Musée du Parfum

Le Nouveau Musée du Parfum

4 out of 5 stars
Actuellement fermé. Réouverture prévue courant 2022. Derrière l’Opéra et à quelques pas du musée du Parfum de Fragonard, vous trouverez le Nouveau Musée du Parfum, également tenu par la fameuse enseigne. Ouvert il y a seulement un an dans l’ancien Eden Théâtre – qui s’est mué au cours de son existence en vélodrome et en atelier de la marque de mobilier anglais Maple & Co –, l’immense espace de 1 200 m2 est consacré à l’exposition de la collection de Jean-François Costa, gendre du fondateur de l’enseigne et père des actuelles dirigeantes. Histoire de famille donc où, depuis quatre générations, on se transmet l’art et la passion des senteurs.  De Grasse à Paris, de flacons en estagnons, de fleurs d’oranger en eaux de parfum, Fragonard déploie depuis maintenant presque un siècle une inventivité étonnante et un désir d'être plus qu'une marque qui font aujourd’hui sa signature. En ouvrant les portes de son usine en 1926, la famille Costa souhaitait inviter le public à découvrir l’art délicat de la fabrication du parfum. Fortes de cette tradition familiale et commerciale, les héritières de Fragonard entendent poursuivre cette démarche. C'est pourquoi chacun des musées du parfum ouverts par l'enseigne est gratuit et se visite avec un guide. Ainsi, l'histoire se transmet et le savoir circule librement. Dans le bel édifice du square Louis Jouvet, tout en parquet et en finesse décorative, on suit les sinuosités de l'ancien théâtre pour découvrir d'une part les procédés de fabrication d

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La Galerie Zeuxis ou l'art comme à la maison

La Galerie Zeuxis ou l'art comme à la maison

Une galerie d’art inédite ouvre ses portes à Paris. Son leitmotiv ? Exposer et vendre des œuvres d’art et du mobilier dans un immense appartement. Au creux du 9e arrondissement, entre la rue des Martyrs et la place Saint-Georges, vient d'ouvrir une galerie atypique. Oubliez les quatre murs blancs et froids, le silence de mort et les quelques œuvres sagement alignées sur de classiques cimaises ronronnant dans leur coin en espérant que personne ne vienne les déranger. Chez Zeuxis, les œuvres sont vivantes, elles habitent pleinement l'espace et prennent la place dont elles ont besoin pour que s'exprime toute leur puissance. Dans un appartement de 200 mètres carrés, meublé comme si quelqu'un y habitait, plus d'une centaine d'œuvres abstraites (toiles, sculptures, dessins, objets de design et vidéos) occupent murs et recoins, les donnant ainsi à voir in situ. De la chambre à la salle à manger en passant par la salle de bains et le salon, toutes sont mises en situation, comme à l'épreuve du réel et du quotidien. Et cela les valorise bien plus que si on les rencontrait dans un espace anonyme.   Beauté du trait, délicatesse du geste, infini de la couleur, explosion de la tache, fascination du minimal, étourdissement du plein, les œuvres présentées sont choisies avec goût et précision. Soixante artistes sont exposés ensemble, se côtoyant dans les différentes pièces de la maison. Quatre ou cinq expositions thématiques ont lieu durant l'année, tissant des liens entre des œuvres qui n'a
On a rencontré le dernier crieur public de Paris

On a rencontré le dernier crieur public de Paris

Ding ding ding, la petite clochette du crieur public sonne le rassemblement, approchons-nous tous, passants, flâneurs, curieux, ponctuels... Gavroche au look de titi parisien chic, bonimenteur à l'élégance décalée, le crieur public de Paris est une femme. Lunettes rondes, porte-voix rouge et élocution aussi gaie qu'un pinson, Ségolène Thuillart serpente le 18e pour répandre les messages qu'on lui a envoyés, et ce plus rapidement, plus efficacement et plus humainement que n'importe quel réseau social numérique. Offres d'emploi, annonces de colocation, poèmes spontanés, coups de gueule politiques, textes d'auteurs timides ou simples bonjours sympathiques, elle transmet tout. Ouvrant un espace social de communication directe, libre et adressée, le crieur public entretient un lien social précieux, vivant et nécessaire dans un contexte où priment l'immatériel, le désincarné et la parole par écrans interposés. Comment t'es venue cette idée de faire le crieur public ? C'est un très vieux métier. Avant le crieur public criait parce que les gens ne savaient pas lire mais il fallait que chacun soit au courant des nouvelles lois, des jours de levée des impôts, de la venue du souverain... C'était un vrai métier, avec un salaire important. Le crieur public était un employé de l’Etat au service autant du pouvoir que des gens. Il assurait la diffusion des informations et créait le lien entre la sphère étatique et la société civile. Il était vraiment implanté dans la vie, c'était un relais
Le premier escape game en réalité virtuelle ouvre ses portes à Paris

Le premier escape game en réalité virtuelle ouvre ses portes à Paris

Au cœur de Paris, dans une grande salle aux pierres et poutres apparentes, se trouve une petite caverne encore secrète : le premier escape game en réalité virtuelle. Entre jeu de société grandeur nature et jeu vidéo entièrement immersif, la Virtual Room ouvre un monde parallèle dans lequel une équipe de trois à quatre joueurs est invitée à se plonger pour résoudre des énigmes et décoder les différents mystères qui s’y passent. Harnaché d’un casque 3D léger et confortable (non il ne donne pas la nausée) et d’une paire de manettes connectée qui servira à se saisir de divers éléments rencontrés lors de ce périple, on entre dans une autre réalité - modélisée par le studio d’infographie parisien Monsieur K. On embarque à bord d’un vaisseau futuriste pour un voyage atemporel avec un ordre de mission simple mais ambitieux : retrouver les données abandonnées par l’équipe précédente qui fut happée dans un trou noir. Tout se passe dans le casque, juste devant nos rétines transportant du même coup notre corps et nos sensations. On se déplace, on fait des grands gestes, on pénètre une autre dimension, celle de la vraie fiction. La technologie de la réalité virtuelle rend possible une infinité d’actions et de décors tout à la fois fascinants et vertigineux que l’on parcourt physiquement par l’intermédiaire de cette vision décuplée.  Un jeu de ruse La Virtual Room propose une expérience qui repose en grande partie sur son inventivité tech
Food & Film : des soirées cinéphiles et gourmandes dans le 20e

Food & Film : des soirées cinéphiles et gourmandes dans le 20e

Ciné-club informel, le Food & Film accueille chaque semaine cinéphiles et gourmands dans le studio d’architecture du BUMPlab pour goûter aux plaisirs des images, allié à celui de la dégustation d’expérimentations culinaires, préparées avec soin par Alexandre Rabineau et Stéphanie Mahe dans la vaste cuisine qui se dresse à l’arrière du studio. Décalé, audacieux et en perpétuelle recherche de nouvelles saveurs, tant gustatives que visuelles, le Food & Film teste tout dans un esprit libre et décomplexé, généreux et foisonnant. A la programmation - que dirigent Justine Meignan et Camille Zehenne, du collectif Les Froufrous de Lilith -, on retrouve ainsi une sélection éclectique mais d’une cohérence sans faille, qui s’étend du cinéma d’auteur aux films de série B en passant aussi bien par la projection de clips, bandes-annonces, dessins animés, spots publicitaires ou films d’archives. Le clash ancestral villes contre campagnesUn joyeux panel d’images en tout genres qui toutes à leur manière témoignent d’une certaine représentation, dictée par des codes sociaux ou artistiques, mais qui, ainsi présentées, apportent un regard critique ou du moins lucide sur ces mêmes codes. Toujours drôle, bien souvent acerbe et parfois cynique, la programmation percutante cherche à déclencher la réflexion derrière le rire, pendant qu’Alex et Stéphanie servent des bouchées aux formes et couleurs inconnues, à la texture intrigante et au goût mystérieux. En deux temps trois mouvements, l’écran blanc es