Un Cash, un phô et l’addition : ces bouis-bouis asiatiques qui font un tabac
Un mardi de février, autour de 19 h. Piliers de bar, gens de la mode et jeunes cadres dynamiques jouent des coudes autour du comptoir de l’Étincelle, bar-tabac sis à l’angle des rues Amelot et Saint-Sébastien. Si ce rade de quartier aux murs ornés de fleurs artificielles et d’écrans plats est si noir de monde en ce mardi gris, c’est parce qu’il est bien plus qu’un rade justement : non content d’étancher la soif et d’assouvir le besoin de nicotine, l’Étincelle apaise aussi la faim. Au menu de l’apéro : sempiternelles frites et planches de fromage et charcuterie, mais surtout nems au porc, poulet karaage, bánh cuốn (crêpes de riz vapeur farcies au porc et aux champignons) et rouleaux de printemps faits minute, entre autres régals asiatisants.
© Guillaume Blot pour Time OutL’Étincelle
À Paris, ils sont une poignée d’établissements à exploiter cette niche du bar-tabac-resto asiatique. Nés pour la plupart entre le début des années 2000 et celui de la pandémie, ces lieux à trois têtes ont trouvé leur public auprès d’une clientèle aux papilles internationalisées. Pour escorter leurs verres, les habitués peuvent désormais slurper un phở ou boulotter un bœuf lôc lac plutôt que croquer dans un jambon-beurre ou une andouillette.
© Guillaume Blot pour Time OutL’Étincelle
Un besoin de se diversifier
Derrière ce phénomène, c’est la mue du modèle du bar-tabac qu’on observe. Pour Jean-Laurent Cassely, auteur de l’étude La France des bars-tabacs (Maison Cassely, janvier 2025), « puisque l