Clea Chakraverty

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A Paris, l'épilation au fil des esthéticiennes indiennes a la cote

A Paris, l'épilation au fil des esthéticiennes indiennes a la cote

Attention, messieurs passez votre chemin ! Dans ce petit morceau d'Asie du sud, mesdames subliment leurs sourcils... en quelques fils.Parvati* fait un petit geste du menton, d'avant en arrière. Consciencieusement, elle s'applique à extraire chaque bulbe de poil, un à un, des sourcils fournis de Maryam, à l'aide d'un fil de couture blanc passé entre ses doigts et ses dents, comme un rappel des jeux de ficelle de cour de récré de nos enfances. « Ça va comme cela, madame ? », la jeune Népalaise surveille la ligne parfaite formée par les poils désormais bien brossés de Maryam. Bienvenue à Eva Nails. Murs roses, photos d'élégantes en sari, statuettes de divinités hindoues placées derrière la caisse, lampes pailletées : ce salon spécialisé dans les soins féminins indiens donne tout de suite le ton. Il est tenu par une quadragénaire tamoule, Madam Chandra, qui surveille d'un œil aussi maternel que sévère ses « filles » : Sangeeta, Indienne, Parvati et Saswati, deux Népalaises, Madhavi, une Penjabi et Aseema, Bangladaise. Cadette du groupe, elle est arrivée de son Dakha natal il y a moins d'un an. Elle a 22 ans et son mari travaille en région parisienne. Difficile d'en savoir plus. Mais c'est « un mariage d'amour » gloussent les filles lors d'une pause : elles scrutent sa page Facebook en riant. Leur langue commune est un anglais parfois mâtiné d'hindi et de quelques mots de français. Aseema est plus à l'aise en bengali, sa langue natale, Parvati et Deepa communiquent en népalais, Sa
Le salon de musique : des concerts secrets de musique indienne à Paris

Le salon de musique : des concerts secrets de musique indienne à Paris

Au cœur de Paris, la Société secrète des joueurs de musique indienne offre un moment intense d'émotions, entre contemplation et harmonies parfaites.Il est 20h. Les clients du Social Club ou du Silencio s'apprêtent encore ou croquent un morceau avant la soirée qui s'annonce bruyante et gaie rue Montmartre. Dans une petite rue perpendiculaire assez quelconque, des policiers font les cent pas devant leur commissariat. Non loin, Le Macareux, bar à l'intérieur discret, tamisé et chaleureux, fait tourner la tête des passants : d'ordinaire, point de bistrot dans cette rue où se trouvent seulement un restaurant et un pub. « Nous ne voulions pas d'un bar "normal". Notre souhait était de créer un véritable lieu de rendez-vous culturel, où les arts et les gens se rencontrent ! D'ailleurs le réseau téléphonique passe mal ici, cela oblige les gens à se parler ! » sourit Florence, propriétaire du lieu. Mais ce soir Le Macareux a ouvert ses portes pour accueillir tablas (percussions), tampura (instrument à corde), flûte bansuri, esraj (violon du Bengale) et leurs propriétaires respectifs. Tous les mois depuis octobre 2015, la Société secrète des joueurs de musique indienne se donne rendez-vous dans cet espace improbable, dont la cave est agencée pour accueillir une trentaine de personnes. « Depuis des années, je cherche un lieu où praticiens et amateurs de musique classique indienne peuvent se retrouver dans l'esprit même de cet art », explique Denis Teste, co-fondateur de l'association ECH
Le Vieux-Pays, un village quasi abandonné à moins d'une heure de Paris

Le Vieux-Pays, un village quasi abandonné à moins d'une heure de Paris

A quelques kilomètres de Roissy, un vieux village, son église classée et ses 350 habitants, malmenés par la création de l'aéroport, continuent de vivoter en attendant des jours meilleurs. Ambiance champêtre post-apocalyptique garantie.Lidl. KFC. Saint-Gobain. Dès la sortie de la gare RER de Goussainville, la départementale est bordée des sempiternelles enseignes, taches criardes au milieu de quelques champs encore cultivés, reliquats d'une époque où la région était connue pour sa culture de la betterave. Toutes les cinq minutes, un avion déchire le ciel. Roissy tonne, à quelques dizaines de kilomètres plus à l'ouest. La route fait un coude. Une sortie discrète pointe vers le « vieux » Goussainville où un panneau indique les principaux centres d'intérêt du site : le poney club, la salle des fêtes et l'église, classée. En semaine, l'après-midi, seuls le vrombissement des voitures et le caquètement des oies distraient ce lieu désert. Ou presque. Il n'est pas rare en effet de croiser quelques curieux rue Brûlée, l'artère principale. Les habitations y sont spectaculaires : dépecées, souillées de déchets, rehaussées de quelques tags et graffs colorés, elles accueillent le flâneur, intrigué par la réputation des lieux : un village « fantôme » à deux pas de l'aéroport international. « Il n'y a jamais personne ici, c'est mort ! », lance Hugo, une douzaine d'années. Ses airs bravaches sous sa capuche rouge ne trompent personne : « Arrête de faire genre, même en plein jour tu flippes !