Un atelier refuge à Paris pour les artistes exilés en quête de paix
Dans d’anciens locaux de la Poste, rue des Poissonniers, des peintres, danseurs, scénaristes, écrivains, architectes et musiciens venus d’Afghanistan, de Syrie et d’ailleurs peuvent recommencer à créer.
Des poupées sont alignées au sol avec, accrochés au-dessus d’elles, des dessins de petites filles devenues femmes trop tôt : nous sommes dans l’atelier de la performeuse afghane Kubra Khademi. Face à elle, la peintre syrienne Lina Aljikali dont les yeux écarquillés de tristesse semblent nous guetter. Avec l’aide de l’Atelier des artistes en exil, elle a pu reprendre les pinceaux après sept ans sans y toucher. Ariel Cypel, artiste cofondateur des lieux avec Judith Depaule, nous guide dans ces 1 000 m² où, depuis le 1er avril, il aménage un douillet nid d’artistes, au calme rassurant. Dans ces lieux, 150 artistes accomplis ou en développement, et aux sensibilités multiples, se sont rapidement étalés avec leurs photos, leurs mouvements, leurs chants, leurs crayons.
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Une partie des locaux est prêtée par Emmaüs solidarité, l’autre a été rétrocédée par les propriétaires. L’atelier qui survit en mode récup manque encore de miroirs, d’ordinateurs, de nourriture aussi, vous pouvez consulter la liste de leurs besoins. Des cours d’apprentissage du français par l’art seront aussi bientôt donnés. « Il n’y a pas de calendrier de sortie des lieux », explique Ariel Cypel quand on l’interroge sur le roulement des artistes. Trois sont désormais étudiants aux Beaux-Arts de Paris e