Elle
Lorsque se met à défiler le générique final de ‘Elle’, et qu’apparaît à l’image le nom de Paul Verhoeven, on se dit qu’on vient peut-être bien de voir son film le plus fort en matière de transgression, d’excès, de dépassement des limites dont d’autres cinéastes oseraient à peine s’approcher. Venant du réalisateur de ‘Basic Instinct’ ou ‘Showgirls’, ce n’est pas rien.
Adapté du roman ‘Oh…’ de Philippe Djian, le film tient un véritable joker avec son interprète principal, l’impeccable Isabelle Huppert, qui interprète ici Michelle, fondatrice parisienne d’une boîte de jeux vidéo, qui se retrouve traquée et violée par un mystérieux assaillant en combinaison de ski. Par ailleurs fille d’un célèbre tueur de masse, la personnalité complexe de l’héroïne ne cesse de relancer l’intrigue par ses réactions inattendues, qui risquent d’en déranger plus d’un – après tout, on est bien dans un Verhoeven.
D’une certaine manière, ‘Elle’ semble parfois compiler trois films en un. Par moments comédie de mœurs à la française, notamment lors d’une scène de dîner particulièrement jouissive, le film évolue vers le thriller pervers et sophistiqué, dans lequel Michelle scrute chacun des hommes de son entourage, les soupçonnant tour à tour de pouvoir être son violeur sans visage.
Plus ‘Elle’ avance, plus le long métrage plonge dans des eaux troubles, qui pourraient s’apparenter à une provocation dérangeante, une misogynie toxique ou au portrait psychologique complexe d’une femme singulière. En lui-même,