Cours de shibari
Importé tout droit du Japon, et s’inspirant à l’origine du ju-jitsu, ce bondage version nipponne consiste à attacher son partenaire comme pour tisser des liens avec lui. Largement récupéré par le milieu SM à des fins sexuelles, cet art s’en détache pourtant radicalement. Il suffit de se rendre dans un cours pour briser ses derniers préjugés. Pas de menottes ni de fouet ou d’habits noirs en cuir près du corps. Pas même l’ombre d’une exaltation charnelle. La volonté affichée ici est clairement de délaisser le cul pour se concentrer sur l’essentiel : se ligoter.
Le topo ? Des cordes, des nœuds, une suspension, et un état proche de la méditation. Car du calme, il en faut lorsque je m’installe au centre de la pièce destinée à l’exercice. Je vois les poulies et l’air déterminé de mon maître, autant le dire : ça rigole pas trop ici. Peu à peu, Daniel, aux commandes, me crée un corset de “ropes” en chanvres autour de la poitrine, “très serrées pour pouvoir te monter en l’air sur la poulie”. Je panique, je suffoque mais très vite, l’une de ses amies présentes me rassure : “Laisse-toi aller, il faut accepter cette sensation et ne pas lutter.” Chose dite chose faite, me voilà ligotée de la tête aux pieds, digne d’un saucisson ariégeois Label rouge.
Et bien que cette sensation soit nouvelle, je sens un équilibre entre moi, mon corps qui plane, les cordes qui serrent et Daniel. Oscillant entre panique et plénitude, la suspension ouvre des portes vers d’autres sensations, flippantes mais i