Much Loved
Noha, Randa, Soukaina et Hlima sont mal aimées. Dès la projection à Cannes de 'Much Loved' de Nabil Ayouch dont elles sont les héroïnes, elles font scandale au Maroc. Trop crues. Trop provocantes. Enfin soi-disant ; le film n'ayant pas été projeté dans le pays d'origine du réalisateur, les réactions ne se fondent que sur quelques extraits diffusés sur Internet. Extraits qui ont suffi à justifier l'interdiction du long métrage par le ministère de la Communication marocain. En comparaison, la polémique suscitée par 'Love' de Gaspar Noé en début d'été n'est pas grand-chose. Un feu de paille. Bien sûr, montrer la sexualité – à plus forte raison celle de prostituées – n'a pas la même portée en Occident et au Maghreb. Là-bas, le sexe est politique, d'emblée. Loin, donc, des ébats gratuits montrés sous tous les angles – et ils sont nombreux, avec la 3D – par le réalisateur français. Mais Nabil Ayouch ne se contente pas d'attaquer les tenants de l'islam radical. Il pose un geste artistique fort, qui lui a valu à Angoulême le prestigieux, et mérité, Valois d'or.
En plus d'être mal aimées, les quatre protagonistes centrales de 'Much Loved' le sont trop. Plusieurs fois par jour, et sans délicatesse. À l'issue de fêtes sans joie. De beuveries arrosées par de l'argent venu d'Arabie saoudite ou d'Europe. Noha, Randa, Soukaina et Hlima imposent à leurs hanches des chorégraphies lascives et à leur visage des mines de débauchées épanouies. C'est leur travail. Leur masque. Si Nabil Ayouch mont