Alexandra Boquet

Alexandra Boquet

Listings and reviews (8)

Lafayette Anticipations

Lafayette Anticipations

4 out of 5 stars
Ouverte en 2018, en plein cœur du Marais, Lafayette Anticipations est l'ambitieuse entité dédiée à l’art contemporain de la Fondation d’entreprise Galeries Lafayette. Sorte de mini-Palais de Tokyo (2 200 m2 vs 22 000 m2), Lafayette Anticipations n’est pas un musée. Une galerie ? Plutôt un objet d’art non identifié ayant à cœur de proposer des expériences plus que des expositions. Ce qui rend l'espace unique ? Son sous-sol. Au niveau le plus bas, on trouve un atelier de 400 m2 réservé aux artistes invités. Signée du Hollandais Rem Koolhaas, la rénovation de l'immeuble de quatre étages est assez époustouflante, avec des hauteurs à donner le vertige : 20 mètres de haut pour une tour perchée au milieu de la cour d’un bâtiment classé. L’alliance du moderne et de l’ancien fonctionne. Comme des enfants dans un magasin de bonbons, on découvre les yeux écarquillés une programmation qui entremêle expositions (gratuites !) comme celles de Rachel Rose ou de Martin Margiela, installations, performances et concert avec l'aventureux festival Closer Music. Le détour idéal pour admirer vite et bien les talents qui anticipent l’art de demain.
Salatim

Salatim

3 out of 5 stars
  Pour qui ? Ceux qui veulent se faire péter le bide à petit prix, et découvrir la fameuse israelo-food Plat culte ? Le dément sandwich schnitzel Grosse dalle rue des Jeûneurs ? Faites escale au numéro 15, devant cette façade jaune soleil, pour combler ventre et rétine. Coussins, banquettes, inscriptions en hébreu et tableaux hommages à Tel Aviv sur les murs... Elaborée par le chef et taulier du lieu, Yariv Berreby, la carte pousse aussi à fond le curseur du voyage gustatif israélien. Autant dire que le choix est difficile entre les salatim – salades végétariennes à base de houmous maison, carottes, patates douces, chou-fleur et autres légumes tendances (6 € les petites/12 € en plat) –, les mana – plat du jour composé de produits ultrafrais (15 €) – et les sexy sandwishim à base de viande (8 €).   Notre péché mignon ? Le schnitzel ! Une escalope de poulet panée, grande spécialité ashké. Ici, la panure est légère, et surtout, elle croustille comme il faut (merci les grains de sésame). Deux options : servi à l'assiette, sur lit de légumes frais, arrosé de jus de citron. Ou fourré dans un sandwich XXL, débordant de concombre, chou rouge, carottes crues… Dinguerie ! Pour ne pas s’arrêter en si bon chemin, on pioche parmi les kinourim (desserts) un biscuit aux fruits secs et fleur d’oranger et un délirant gâteau chocolat-noisettes (3 € chaque). Le gros plus de l’endroit, outre les petits prix ? Le service, pétaradant de gentillesse, à base de sourires cheese et de « Tout se passe
Foujita, les années folles (1913-1931)

Foujita, les années folles (1913-1931)

3 out of 5 stars
« Je n’aime pas tout, mais c’est un travail quasi parfait. » Lancée par une visiteuse devant l’œuvre Chiens savants, cette phrase pourrait résumer à elle seule – et en moins de dix mots – notre ressenti face à cette exposition. Celle-ci se concentre sur la première période parisienne du plus oriental des peintres de Montparnasse, très productif entre 1913 et 1931. Un conseil : prenez votre temps. Car, comme dans la tête de John Malkovich, il est difficile de rentrer dans l’univers foutraque et fascinant de ce personnage décalé, incompris, capable pourtant de susciter l’admiration des plus grands à l’instar de Pablo Picasso. L’intérêt ? Une centaine d’œuvres rares issues de 45 collections privées et publiques, en provenance du Japon, des États-Unis et d’Europe. Avec, entre kitsch et inspiration nippone, une obsession pour les femmes, chats, natures mortes, enfants. Son égocentrisme aigu donne également lieu à plusieurs autoportraits, dont l’incontournable Portrait de l’artiste, devant lequel il faut absolument s’arrêter. La grosse surprise de l’expo est planquée au sous-sol. Après avoir observé perplexes les œuvres du premier étage, on se retrouve scotchés en bas, dès la sortie d’escalier. Soudain, on se prend quatre toiles de trois mètres par trois en pleine figure, et notre bouche s’entrouvre. Le chef-d’œuvre s’appelle Grande Composition et ne pourrait mieux porter son nom.
Marcelle

Marcelle

4 out of 5 stars
Pour qui ? Les gourmets-gourmands-healthy.Manger quoi ? Le brunch pour une grande dalle. Petit-déj en solo, brunch familial ou dégustation de thé, tous les formats sont bons pour franchir la porte de Marcelle. Sur trois étages, ce spot gourmet nous rappelle les ambiances nordiques d’Amsterdam ou de Copenhague, en témoigne la déco (du bois, des plantes, des longues tablées et encore du bois). On décide de passer commande à la caisse du rez-de-chaussée, mais l’attente est longue pour obtenir une table. Il est 14h, et il faut compter une bonne vingtaine de minutes avant de s’asseoir. Le conseil : venir à midi. La meilleure place : au deuxième. Une fois installé sur notre chaise (ou notre canapé pour les plus chanceux), on ne sait plus par où regarder : des tartines d’avocat, des œufs au plat, des pancakes et des brioches jouent à la queue leu leu… On opte pour une focaccia mariage halloumi, oignons, avocat, carottes (15 €) pour le meilleur et vraiment pas pour le pire. Si le combo marche, l’appétit par contre ne suit pas forcément : attention aux yeux plus gros que le ventre, les plats sont (assez) copieux. On continue quand même sur notre lancée en goûtant la salade de fruits à base d’ananas, figues, kiwis et lamelles de pommes (8 €). C’est frais bien que (légèrement) trop sucré. Pour faire passer le tout, on s’enfile un Vallée du Nil (4,50 €), comprenez un thé vert absolument somptueux. En bref, Marcelle, c’est un peu cette tante qui veut vous plaire en vous faisant des petits
Café Foufou

Café Foufou

3 out of 5 stars
Dans la série « coffee-shop à la mode », un nouveau repaire fraîcheur est né du côté d’Oberkampf. Si la pancarte annonce « Foufou », la déco est plus dans l'air du temps : fruits dans des cagettes, plantes à foison, bar en marbre couleur rose, murs immenses… Ici, on est quelque part entre l’hôtel de luxe et la boutique art déco. On a plus qu’une envie : vérifier ce que ça vaut dans l’assiette. Après avoir scruté une carte qui renouvelle pas vraiment le genre- pancakes (9 €), pain perdu (9 €), porridge (6 €), fromage blanc (5 €), mousse au chocolat (5 €) ou encore pain brioché (5 €)-, on craque finalement pour le granola maison au fromage blanc et coulis de fruits rouges (6 €). Sans regret. D’autant plus qu’on fait passer le tout par un jus gueule d’ange (banane, pomme, ananas et citron vert à 5€), qui semble tout droit tombé du septième ciel. Passé le trip céleste, on constate la présence importante d’enfants, qui s’explique par le fait que c’est tout simplement l’endroit idéal pour goûter en fin de journée, ou bruncher en début de matinée. Et manger sain, divin et pas cher. A éviter si vous n’aimez pas l’ambiance familiale, à mémoriser si vous aimez vous sentir comme à la maison. En mieux.
Café Méricourt

Café Méricourt

4 out of 5 stars
With Café Oberkampf’s queue often snaking around the block, it was only a matter of time before the team added another string to their bow to deal with demand. Thankfully, there’s no eating with your elbows in someone else’s breakfast here – Café Mericourt is much more spacious. Brit owner Guy Griffin has gone for a similar vibe with the décor – clean and minimalist, with cacti, suspended wicker planters and stacks of indie magazines. The famed shakshuka remains a winner – tomatoes, peppers, onions, garlic, spices, harissa and a baked egg, and is a generous serving even in the smaller size (€14 for a large). The breakfast roll (€8.50) with fried eggs, bacon and chilli jam is a tonic for anyone feeling the effects of a heavy night. Don’t miss the maple syrup-drenched pancakes (€10.50) with fruit and cream – they were light and melt-in-the-mouth, without being too heavy. With an expanded brunch and lunch selection, plus awesome coffee, €20 for a meal like this feels like great value. Even better? You can reserve online, which is a rarity in Paris.
Café Méricourt

Café Méricourt

4 out of 5 stars
Pour qui ? Ceux qui rêvent d'un Café Oberkampf, en plus grandPlat culte ? Les œufs pochés directement servis dans des poêles ou les pancakes aux fruits de saison (10 €)Fan du Café Oberkampf, on attendait un lieu où emmener notre meute au complet. Bonne nouvelle : la fine équipe a annexé son "rendez-vous petit dej" du 11e dans la rue du même nom. Et ici, on peut manger son brunch sans être en mode Tétris. Dans un décor épuré et minimaliste, entourés de cactus, de suspensions en osier et de magazines accrochés aux murs, on respire ! Soyez on time. De 9h à 15h : granola (11,50 €) et pancakes sucrés aux fruits de saison (10 €), tartine English Breakfast (12 €, + 3 € avec supplément bacon)… A partir de 11h : focaccia agneau (13,50 €) ou congee bowl –riz blanc dans un bouillon thaï, œufs au plat et piment (14 €). Et à toute heure : bons thés Kodama (5 €) ; jus frais (5 €) ou cafés (2,50-5 €). Impossible d'ailleurs de passer à côté de leur cappuccino/œuvre d’art instagramable en forme de cœur, qui en plus d’être beau, est bon.  A signaler ? La shakshouka – tomates, poivrons, oignons, ail, épices, harissa, œuf au four (11 € la petite/16 € la grande). Les œufs pochés directement servis dans des poêles. Et bien sûr les pancakes (10 €). Surtout que le sirop d’érable est à tomber, et que la crème est juste hallucinante – épaisse, fondante et onctueuse sans jamais être lourde. Pour 20 balles, mission accomplie, vous avez le ventre bien rempli et le palais reboosté.  Chez Time Out, tous l
Irving Penn

Irving Penn

5 out of 5 stars
Il aurait eu 100 ans cette année et, pourtant, la modernité de ses œuvres résonne encore comme un avant-gardisme rarement observé. Avec son don évident pour immortaliser les visages et les styles, Irving Penn expose la diversité de ses photographies et nous épate au fil de ses évolutions. Impossible de le mettre dans une case. Artiste de l’image, il compose des rendus qui feraient presque de l’ombre aux créatures mythiques qu’il a photographiées. Irving Penn, c’est d’abord le grand nom de Vogue. Dans les années 1950, celui qui débute avec un Rolleiflex offre au magazine de mode une modernité que ses admirateurs peineront à reproduire. Imité, jamais égalé. Telle pourrait être la façon de résumer un travail réfléchi, esthétique mais surtout unique. Car Irving Penn c’est 165 couvertures de Vogue pleines d’allure et de nonchalance, ainsi que des portraits poignants capables de vous figer sur place. Mais c'est surtout un œil capable de magnifier un portrait avec un simple tapis, de capter la moue désuète d’Alfred Hitchcock, le regard un peu fou de Pablo Picasso ou encore l’étonnement juvénile d’un certain Yves Saint Laurent. Sa fascination pour les autres ne s’arrête pas aux célébrités. Irving Penn immortalise aussi d’incomparables personnages, du pâtissier à l’agent d’incendie... Mais également des natures mortes colorées, des nus semblables à ceux d’artistes peintres ou des tribus mexicaines. Au fil d’une exposition qui se déroule sur deux étages, on découvre langoureusement le

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Biopics : mais pourquoi ça marche à chaque fois ?

Biopics : mais pourquoi ça marche à chaque fois ?

Le cinéma passe au bio ! Après les cartons d’Oppenheimer (4,4 millions d’entrées), de Napoléon ou de Bernadette, les biopics (pour “biographical motion pictures”) vont continuer de squatter les écrans en 2024-2025. Au programme ? Amy Winehouse, Bob Dylan (avec Timothée Chalamet), Bruce Springsteen (avec Jeremy Allen White), Julio Iglesias, les Bee Gees…  Ces dernières années, le label « d’après une histoire vraie » s’est imposé comme la garantie d’une salle comble, comme l’a encore montré en début d’année One Love, le film consacré à Bob Marley, vu par presque 2 millions de spectateurs dans l’Hexagone. Promesse de dévoiler les coulisses d’une success story, de révéler les failles d’une célébrité ou de mettre en lumière un personnage de l’ombre, le biopic est le genre idéal pour montrer au public “comment on devient quelqu’un”. Un horizon aguichant à l’ère de la célébrité express et des réseaux sociaux, où l’on n’aime rien tant que s’immiscer dans l’intimité des stars pour s’en inspirer (ou bitcher).  Si les personnages sombres fascinent, dans le film biographique, le ou la protagoniste est quelqu’un à qui l’on a envie de s’identifier. Le coup du destin qui transforme une anonyme en vedette de la chanson alimente toujours les fantasmes : “C’est arrivé pour de vrai, alors pourquoi pas à moi ?” Des personnages déjà identifiés  “D’un point de vue commercial, le biopic a un avantage de taille puisqu’il met en scène des personnages déjà identifiés par le grand public et souvent cam