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Estival et sensuel, d’une grande douceur, porté par une photographie chaleureuse et une bande originale pleine d’élégance pop (composée par Jean-Benoît Dunckel, moitié du groupe Air), ‘Summer’ s’illustre en plein mois de juillet comme un parfait et réjouissant film de saison.
On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans… « par contre, qu’est-ce qu’on s’emmerde ! » pourrait ajouter Sangaïlé (Julija Steponaïtyté), la jeune héroïne de ce film, qui se morfond dans son manque de confiance en elle et sa passion frustrée pour la haute voltige et les shows aériens – qui lui restent hélas interdits, vu que Sangaïlé a systématiquement le vertige. Heureusement, sa rencontre avec Austé (Aïsté Dirziuté), adolescente extravertie et apprentie styliste, va révéler Sangaïlé à elle-même, l’aider à croire en l’existence – et accessoirement, découvrir sa sexualité.
Evidemment, vu son synopsis – au centre duquel se développe une histoire d’amour entre deux adolescentes – le long métrage d’Alanté Kavaïté pourrait assez immédiatement faire penser à ‘La Vie d’Adèle’ d’Abdellatif Kechiche. Pourtant, le traitement que la réalisatrice lituanienne réserve à son histoire lorgne moins vers le réalisme pur et frontal de Kechiche que vers le recherche de sensations visuelles et auditives. Adepte, selon ses propres termes, d’un « cinéma sensoriel », la cinéaste cherche plutôt à rendre palpable une temporalité suspendue, le jeu des rayons du soleil sur les peaux et les herbes hautes, la douceur d’un tissu ou d’un corps qui se dévoile.
Film humble, délicat et tendre, ‘Summer’ ne sera sans doute pas sans rappeler à certain(e)s quelques flirts d’autan, où l’adolescence, timide et incertaine, se pare soudain de témérité pour oser se mettre en jeu et assumer ses sentiments, ses envies et désirs. Un joli film dont la simplicité et la sincérité ne sont pas les moindres mérites.