Cabaret L’enfer
Photograph: Le Cuisinomane | Cabaret L’enfer
Photograph: Le Cuisinomane | Cabaret L’enfer

Top 10 meilleurs repas de 2024

Découvrez 10 restaurants incontournables où la cuisine authentique, maîtrisée et pleine de caractère fait toute la différence. Une sélection gourmande à ne pas manquer !

Tommy Dion
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Lors de l'élaboration de cette liste des meilleures expériences gastronomiques de l'année, notre critique culinaire Tommy Dion, Le Cuisinomane, ne s'est pas contenté de passer en revue des milliers de photos prises dans plus de 200 restaurants pour sélectionner les meilleurs plats et en déduire les meilleures adresses. Il a fait appel à sa mémoire sensorielle, cherchant avant tout les émotions ressenties et les cuisines qui l'ont le plus inspiré. Cette année, la quête de perfection n'était pas son objectif. Son analyse ne s'est pas limitée au contenu des assiettes, au décor ou au service. Ces 10 tables de la ville se distinguent par une cuisine authentique, assumée, maîtrisée et, bien sûr, délicieuse.

Meilleurs lunchs et brunchs

Maps

Parfois, il ne suffit que d’une (spectaculaire) pizza avec une jolie salade de sucrines à la vinaigrette César toute pimpante pour être aux anges. Maps est une pizzéria sans prétention du quartier Villeray qui ne souhaite rien inventer, mais plutôt de bien faire les choses. Et c’est exactement ça que j’aime; l’intention de vouloir faire une bonne pizza. Ici, on sent que la pâte nous veut du bien. Elle craque, elle fond, elle fait saliver… Puis, à travers les craquotillement et les yeux rivés sur la croûte au pourtour caramélisé, c’est là qu’on saisit. La juste quantité de fromage et de garnitures, le juste assaisonnement de la pâte, la juste cuisson. On sent la complexité de la longue fermentation additionnée au pouvoir gustatif du levain, le savant mélange de quatre différentes farines… Ne repartez pas sans prendre la Bianca, ni en omettant de bien presser le citron sur l’ensemble du mélange de quatre fromages et de la crème à l’ail.

Café Chez Téta

Un pain plat brûlant de fromage et de zaatar directement sortit du four importé du Liban — garni sur-le-champ de morceaux de concombre croquant, de quartiers d’une tomate juteuse et de menthe fraîche —, une salade fattouche, un gâteau à la rose et aux pistaches. Un lunch de roi ou de reine qui se partage aussi bien qu’il assouvit les estomacs les plus creux. On fond pour ce sandwich aux nombreux atouts, pour la qualité des ingrédients importés directement du Liban, pour la céramique sculptée localement, et pour le charmant couple propriétaire. Un café latté au halva ou à la cardamome pour emporter ?

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Le Nigiriz

Le onigiri, plat emblématique Japonais composé de riz façonné triangulairement ou sphérique farci de légumes, d’une viande ou d’un poisson et enveloppé d’une feuille de riz a littéralement pris d’assaut Montréal. Le Nigiriz, par l’équipe du Ramen Nakamishi, tombe chaque fois à point pour un lunch qui fait du bien, ou une légère collation plus sympathique physiologiquement que des biscuits ou des beignes. La formule midi incluant un ou deux nigiris, une soupe miso ou une salade froide et une boisson à prix doux est certainement l’une des options les plus intéressantes du quartier dans ce style. Le riz est parfaitement assaisonné, les grains peuvent se compter une fois en bouche, le ratio des garnitures et bon, le matcha est onctueux et le café en siphon est gouleyant.

Meilleures cuisines personnelles et identitaires

Cabaret L’enfer

Le chef Massimo Piedimonte a une personnalité forte et on peut le sentir sitôt que l’on traverse la porte de sa brillante (et délicieuse) interprétation personnelle de l’enfer. La liste de lecture, adaptée selon les saisons et l’humeur de l’équipe, vous fera parfois murmurer les paroles d’une classique trame de rock’n’roll, parfois vous questionner si cette cacophonie est normale (oui, je vous assure qu’elle est planifiée). Dans les assiettes, cette personnalité se traduit par des concentrés de saveurs contrastantes, percutantes et éblouissantes, cachant derrière une finesse, un doigté, une idée et un travail hors pair. Aux côtés de Santiago Alonso et de Carlos Melgar en cuisine, ce trio a de quoi vous en mettre plein le toupet.

Alma est le seul restaurant qui réapparaît sur cette liste pour une deuxième année consécutive. En 2024, il est toutefois accompagné de sa petite sœur Terraza Luz, le projet de cœur du couple Lindsay-Juan ayant vu le jour au printemps dernier sous forme de pop-up tacos nixtamals, margarita et mezcalita sur la terrasse arrière tous les samedis. Tandis que le Alma arrive à une maturité remarquable avec son menu dégustation «Carte Blanche» 9 services - celui-ci teinté par les origines mexicaines du chef Juan Lopez-Luna puis coloré par des vins vivants catalans importés directement des producteurs par la sommelière copropriétaire Lindsay Brennan, la Terraza Luz prendra certainement son envol en 2025.

Du taco cochinita pibil à la Terraza qui nous transporte au Yucatán jusqu’à l’expérience absolue du Alma, croyez-moi qu’il y a toujours de l’amour et de la passion dans les airs.

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Chez Jean-Paul

Lorsque je parlais d’une cuisine personnelle et assumée dans l’introduction, le restaurant Chez Jean-Paul n’était pas très loin dans mon esprit. Dans quel restaurant à Montréal on peut nous offrir un bol d’oursins avec un beurre moussé au poulet, des couteaux de mer plombés par un ragoût de pied de porc ou une mousse à la fraise avec de la coppa maison ? Le chef Isaël Gadoua est aussi audacieux qu’il va au bout de ses idées, sans prendre de raccourcis : c’est ça qu’on aime, avec en prime, des techniques maîtrisées inculquées notamment au Joe Beef et au Vin Papillon. Lors de cette soirée légèrement déstabilisante, nous avons aussi eu droit à une fondante et sapide langue de veau mariée à la salinité des palourdes et de quelques morilles braisées, un chicharron crousti-fondant farci d’une crème à l’aneth et surmonté d’un anchois et du plat signature hommage à son grand-père Jean Paul, l’omble parfaitement cuit dressé sur un duo de sauces marqué par une XO aux tomates.

Meilleurs cocktails

Foxy

Je ne cesse de parler du New Delhi (un cocktail clarifié par le lait aux arômes de garam masala, de gingembre, de noix de coco et de lime kaffir), puisque c’est cette concoction qui m’a ouvert l’appétit sur la carte des cocktails du Foxy — et du même coup, découvrir la très talentueuse mixologue Sabrina Touzel. Elle créer selon les ingrédients utilisés en cuisine et les saisons : laissez-vous surprendre par un Martini au céleri, ou une autre réinterprétation de son cocktail favori, le Négroni. Dites-vous qu’à cette table de la vibrante rue Notre-Dame à mi-chemin entre Saint-Henri et Griffintown, on mange aussi bien que l’on boit; que vous buviez des cocktails ou les vins soigneusement sélectionnés par la sommelière de profession Véronique Dalle.

Copilote

Si on prend le cap vers l’est, plus précisément dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, c’est au Copilote que les mordus de cocktails voudront se rendre. Le mixologue Benjamin Gauthier maîtrise lui aussi l’art de réutiliser les pertes en cuisine du restaurant-mère Hélicoptère pour les revaloriser à travers de spectaculaires cocktails. Vous voudrez prendre le «Beurre», ce Old Fashioned infusé au beurre noisette, en accord avec les financiers au beurre de Whisky plombés par une cuillère de mousse de foie de volaille. La création autour des cosses de petits pois (toujours provenant de la cuisine) était quant à lui franchement bien jouée et équilibrée, notamment avec le côté herbacé de la chartreuse verte, adoucie par le sirop de petits pois et arrondie par le gin Ubald. Une carte constamment en mouvement, qui nous fait venir et revenir.

Meilleurs nouveaux restaurants

Le Violon

Le premier est Le Violon, niché dans le feu Maison Publique. C’est dans une salle complètement renippée que j’ai été renversé par la succession de créations à la fois expressives, posées et matures. Le fil conducteur est tracé : moderne et personnel avec une teinte italienne, s’appuyant sur le riche passé des chefs Danny Smiles et Mitch Laughren notamment au Bremner et au Willow Inn à Hudson. Un thon-tomate qui joue au pan con tomate, mais qui décuple de complexité avec le thon, l’eau de tomate et le duo d’huile. 
Un «
soda bread» qui nous trace le chemin bien clair vers la gourmandise et la sapidité avec quelques chanterelles rôties et une riche sauce au cheddar fort. 
Un autre trio explosif que forment le bar noir, le «
slab» de tomate et le beurre blanc acidulé. Après quelques respirations, des pâtes aux haricots; sopressine fagioli, qui nous clou le bec sur une note d’amour. Malgré un service parfois maladroit (aux meilleures intentions), tout y est pour passer une soirée mémorable.

La Spada

La deuxième grande séduction s’est passée au restaurant La Spada, où la jeune équipe en salle — costumée en blanc, papillonné et se donnant des airs théâtraux —, renforce les clichés italiens déjà bien ancrés dans le décor surchargé de photos, de statues de marbre et de chandeliers rococo. Le lot de maturité arrive de la cuisine, alors que le chef Steve Marcone (Bistro Amerigo) livre plusieurs classiques de la cuisine romaine de manière assurée. Les suppli, dont je n’ai pas goûté de meilleurs en ville, se présentent tout en long, dévoilant sous une fine coque de panure un riz pas trop cuit et un cœur fondant de mozzarella filante. Les tortellini in brodo sont de véritables coussins, dont le bouillon de volaille est servi directement à la table pour ne pas surcuire les pâtes. La focaccia maison fait perler les doigts d’huile d’olive, tandis que les bucatini Vongole livrent toute promesse de gourmandise (et d’ail).

On passe-droit au gâteau Red Velvet, pour terminer le voyage en terrain sûr : le tiramisu.

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