Lawrence
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Je l’ai toujours dit et je me répète : un cuisinier qui joue seul sa partition en cuisine donne toujours quelque chose de fascinant. C’est un moment privilégié entre le chef et le client, un contact d’un instant annonciateur de souvenirs sensoriels. Au Lawrence, tout prend son sens. Il y a de fortes chances que vous n’entendiez pas un mot venant du chef Marc John Cohen. Aussi timide qu’il soit, son moyen de communication se fait à l’intérieur des assiettes — et ça raisonne fort. La succession des plats est une ode à la cuisine anglaise (ses origines), française (son école) et montréalaise (sa ville d’adoption). Des créations qui nécessitent de l’audace, qu’il assume pleinement : ravioli double au cœur et au foie de volaille, spaghetti à la cervelle de porc et curcuma (monté au beurre et au parmesan), agnolotti à la tête de cochon en sont quelques exemples. N’ayez crainte toutefois, la soirée sera aussi ponctuée de créations un peu plus prudentes comme un agneau rôti enseveli de truffe noire de Bourgogne, d’un contrefilet vieilli aux garnitures de saison ou d’une jolie (mais complexe) salade de tomates.