Bonheur d'Occasion
Photograph: Virginie Gosselin | Bonheur d'Occasion
Photograph: Virginie Gosselin | Bonheur d'Occasion

Les meilleurs restaurants à Montréal : 2023

Vous cherchez les meilleurs restaurants où manger à Montréal ? Voici 10 restaurants incontournables selon le critique culinaire Tommy Dion (Le Cuisinomane).

Tommy Dion
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Ce top 10 de l'année est basé sur les expériences personnelles du critique gastronomique Tommy Dion (Le Cuisinomane) et son analyse de près de 200 restaurants différents dans la grande métropole. Chaque visite a été suivie d'une introspection non seulement de la nourriture, mais aussi de l'ambiance, du service, de la carte des vins et des cocktails, et de la congruence entre tous ces éléments. Voici 10 restaurants à mettre sur sa liste en 2024 !

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Top 10 meilleurs restaurants à Montréal : 2023

Lawrence

Je l’ai toujours dit et je me répète : un cuisinier qui joue seul sa partition en cuisine donne toujours quelque chose de fascinant. C’est un moment privilégié entre le chef et le client, un contact d’un instant annonciateur de souvenirs sensoriels. Au Lawrence, tout prend son sens. Il y a de fortes chances que vous n’entendiez pas un mot venant du chef Marc John Cohen. Aussi timide qu’il soit, son moyen de communication se fait à l’intérieur des assiettes — et ça raisonne fort. La succession des plats est une ode à la cuisine anglaise (ses origines), française (son école) et montréalaise (sa ville d’adoption). Des créations qui nécessitent de l’audace, qu’il assume pleinement : ravioli double au cœur et au foie de volaille, spaghetti à la cervelle de porc et curcuma (monté au beurre et au parmesan), agnolotti à la tête de cochon en sont quelques exemples. N’ayez crainte toutefois, la soirée sera aussi ponctuée de créations un peu plus prudentes comme un agneau rôti enseveli de truffe noire de Bourgogne, d’un contrefilet vieilli aux garnitures de saison ou d’une jolie (mais complexe) salade de tomates.

Pour célébrer en grand une occasion, je ne saurais que vous recommander une soirée où vous serez confortablement installé au bar, confiant le destin des prochaines heures au chef en optant pour le menu omakase. Un riz cuit, tempéré, assaisonné et manipulé à la perfection, des poissons taillés d’un seul coup de lame, des garnitures concises pensées pour magnifier les produits, certes, mais qui racontent également une histoire : celle du chef Antonio Park. On apprendra à le connaître par les saveurs teintées ici par du kimchi, là par un chimichurri — reflétant ses racines coréennes et argentines —, ainsi que par son désir de nous faire vivre une expérience mémorable en nous introduisant à des poissons de qualité exceptionnelle, sans oublier le vrai bœuf Wagyu ; celui qui vous donnera des frissons.

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Alma

Haute en couleur, riche en saveurs et parsemée de découvertes et de nouvelles combinaisons gustatives, l'expérience proposée par le restaurant Alma saura ravir les plus grands épicuriens. Le chef à la barre est Juan Lopez Luna, un bon vivant qui jongle magnifiquement bien entre ses origines mexicaines, sa ville d'adoption Montréal et les tendances catalanes bien ancrées au restaurant depuis le jour 1. À l'intérieur du menu carte blanche 9 services, on peut s'attendre à être transporté au Mexique à plusieurs reprises, avec quelques arrêts en Catalogne (notamment dans les verres). J'y ai d'ailleurs dégusté le meilleur taco de ma vie, grâce à la tortilla de maïs maison issue du processus de nixtamalisation (cuisson des grains de maïs importés d'Oaxaca dans de l'eau de chaux, une première au Québec), effectuée à Sherbrooke. En salle, c'est une rayonnante Lindsay Brennan qui prendra le contrôle de votre expérience : attendez-vous à de surprenantes découvertes tout au long de la soirée.

Tuck Shop

Cette petite maison discrète tient solidement son fort sur la divertissante rue Notre-Dame. Petite maison, dis-je, mais grande table. Cette équipe ne cherche pas à faire des feux d'artifice dans les médias, mais se concentre à les réaliser dans les assiettes. Après plus de 10 ans d'activité, le Tuck Shop peut être fier de tenir encore aussi bien la route, et ce, même si le concept n'a guère changé — pour notre grand plaisir. On reste loin des tendances attrape-œil — autant dans le décor que dans les plats. On y sert de la nourriture honnête, gourmande, haute en saveurs, et comme j'aime dire, en amour ! Si l'onglet-frites n'osera jamais quitter le menu, on adore plonger littéralement dans les créations de saisons : une tartine aux champignons de saison, un flétan du Québec servi avec une bisque de homard, des épinards et des rabioles, des medaglioni à la courge et ricotta, sans parler d'un agneau qui se glisse toujours au menu, dont j'ai adoré cette version avec rapini, tzatziki et noix de pin. Toujours une régalade au Tuck Shop.

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Foxy

La soirée, sous le signe de la perfection, a débuté par le New Delhi ; une savoureuse concoction qui met en appétit à base de gin au gingembre, lime, épices garam masala et noix de coco. Puis, un pain plat cuit au charbon fabuleusement moelleux garni de purée de courge, de courge rôtie, de kimchi et d'huile épicée avec, en rince-bouche, une salade amère au radicchio façon césar. Le va-et-vient entre les deux assiettes est d'autant plus agréable. Des cappelletti roulés et farcis à la main avec maïs rôti et chanterelles, dans un bouillon tout léger aux cèpes. Je fonds. Un doré de lac qui caresse, joliment déposé sur des garnitures qui appellent l'automne — oignons et champignons —, venant ainsi compléter la savoureuse œuvre. On craque pour au moins une création sucrée qui prendra parfois la forme d'un chou farci ou d'un magnifique gâteau étagé, parce que la cheffe Catherine Couvet Desrosiers pâtisse remarquablement bien. Une soirée exceptionnelle, le tout dans une ambiance feutrée animée au feu de bois, enrichie par un service impeccable.

Voici un bonheur que l'on ne souhaite pas qu'occasionnel ! Un service amical — mais professionnel —, des plats sans prétention — mais franchement délicieux —, une carte des vins qui répond exactement à ce que les Montréalais souhaitent boire. Le tout, couronné par une équipe tellement attachante et pleine d'humilité. Si le millefeuille de pâte phyllo à l'érable et au mélilot s'est hissé comme un incontournable de la maison, je me permettrais d'affirmer que l'assiette chaude de fruits de mer est tout aussi attrayante — sinon plus. La valse se poursuit avec un poisson grillé accompagné de garnitures de saison, un boudin noir légèrement fumé puis grillé, déposé sur les derniers maïs croquants de la saison aux effluves d'estragon, une culotte de bœuf parfaitement grillée servie dans son jus avec des pommes de terre ratte, quelques feuilles de sucrine croquante et des billes de fromage bleu… Une cuisine pertinente et simple, sans tomber dans le simplissime, et dont on ne se sent à aucun moment floué : ça fait du bien.

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Le Filet

Pour une soirée chic où vous aurez la certitude que tout se déroulera selon les règles de l'art — du service 5 étoiles jusqu'aux plats parfaitement exécutés —, le restaurant Le Filet est toujours un choix sûr. Si certains plats du menu sont coulés dans le béton ; huître au gratin de miso, tartare de thon avec œuf confit, linguini aux fruits de mer et pieuvre grillée avec sauce vierge —, l'ardoise évolue constamment avec les saisons, laissant ainsi une belle place aux ingrédients nobles de saison. Un homard qui endosse divinement une burrata tempérée et quelques tomates confites, un risotto qui fait la cour aux petits pois et aux morilles de saison (fignolé par une petite pluie de truffe fraîche), une morue fondante accostée par une pimpante salade de crevettes et quelques asperges travaillées en trois textures… J'en rêve encore.

Billy j’ai Faim

À la fois bistro du midi et comptoir prêt-à-manger, Billy j'ai Faim séduit. La salle à manger est coquette, mais les plats du chef Billy sont du sérieux. Le menu, écourté à 4 à 5 entrées et un peu plus de plats principaux qui évoluent selon les meilleurs ingrédients de saison disponibles, n'a pas du tout à rougir aux côtés des restaurants du coin. Une costaude guédille de crabe servie avec sa bisque et des frites absolument phénoménales font autant fureur au printemps qu'une savoureuse blanquette de veau à l'automne. Les racines françaises du chef ne mentent pas : la soupe de poisson est fabuleuse, la saucisse-purée est tout ce qu'on demande lors d'une froide journée d'hiver, et c'est possiblement un des seuls endroits en ville où savourer un saucisson brioché comme on peut retrouver à Lyon. Il faut prolonger l'expérience jusqu'au dessert : vous ne serez pas déçu.

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De l'environnement qui nous transporte tout droit dans le passé jusqu'au contenu des assiettes, l'essence du Bar George se fait sentir. On se sent bel et bien dans un chic club privé britannique des années 1900 : plafonds voûtés, lustres suspendus, chaises et banquettes confortables, lumières tamisées, sans parler des magistraux escaliers qui nous accueillent. J'y suis allé pour le brunch, et je peux affirmer sans le moindre doute que ce fut le brunch de l'année. L'opulence n'est pas uniquement dans le décor ; elle est exprimée dans les assiettes, teintées par une gourmandise qui fait du bien. Une spectaculaire omelette sans coloration, nimbée d'une fonduta aux poireaux et bien garnie de homard poché au beurre, des œufs bénédictines au boudin noir nappés d'une vive sauce hollandaise et soutenus par une poêlée de champignons, un "full English breakfast" qui vous sustentera jusqu'au lendemain... Pour bien faire les choses, il faut débuter par l'assiette de viennoiseries — et un mimosa, parce que c'est l'endroit tout indiqué.

Donato

On dit que les plus belles surprises arrivent aux moments les moins attendus. Ma soirée au Donato fut un de ces moments. Pas que j'appréhendais ma visite, mais j'ai l'habitude de me tenir loin d'un restaurant italien où j'aperçois, dans le même menu : des poissons crus et grillés, de la viande, des pâtes, de la pizza, des frites à la truffe et une salade César. Parce que trop vouloir plaire augmente les risques de trébucher côté exécution, ainsi qu'une difficulté à maintenir une qualité optimale des ingrédients. Toutefois, ici, je suis très heureux de vous avouer m'être mis le doigt dans l'œil ! Il faut dire que j'ai tout mis à l'épreuve : une pieuvre grillée servie sur une purée de fèves avec garniture aux herbes, une entrecôte bœuf servie simplement avec huile d'olive et fleur de sel, un spaghetti au homard mené par une sauce bisque au safran crémée, une pizza au zucchini, pesto de pistaches et ricotta, une verdure de saison, ainsi qu'une panna cotta aux cerises amarena pour terminer. Oh le festin ! De la côte de bœuf qui se hisse dans mes favorites de l'année jusqu'à l'aérienne pizza qui ne veut pas en faire trop ; du spaghetti tellement juste et savoureux que je pardonne la légère surcuisson des pâtes jusqu'à la douce panna cotta qui fuit sur la langue… Une impressionnante carte des vins comptant une large sélection au verre et une jeune équipe dynamique en salle venant renchérir le tout, vous avez ici tous les ingrédients pour passer une très belle soirée. La note peut rapidement devenir salée, mais elle sera au moins justifiée.

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