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Le huitième film d’Arnaud Desplechin s’inscrit dans la lignée des grandes œuvres sur les réunions de famille, où émergent quelques fractions de tendresse au milieu des règlements de compte, de la maladie et des petites pudeurs. Film choral et fleuve, Un conte de Noël repose sur une mise en scène conduite par une caméra virevoltant entre les acteurs, comme sait si bien le faire un Robert Altman par exemple. Le spectateur est ainsi littéralement embarqué dans les relations houleuses entre Henri, sorte d’alter ego du cinéaste joué par Mathieu Amalric, et sa mère Junon jouée par Catherine Deneuve. Autour d’eux gravitent les autres membres de la famille, mari, frères, sœurs, neveux et petits-enfants, qui se déchirent, s’évitent ou se réconcilient dans un tourbillon entrecoupé de confessions face à la caméra. Fidèle à son habitude, Desplechin exploite avec talent la médiocrité de ses personnages, en leur permettant toutefois de se sauver, le tout avec une élégante spontanéité.