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L’alliance entre la majestueuse tension visuelle de David Fincher (Fight Club, Zodiac) et le swing verbal féroce d’Aaron Sorkin (scénariste ultra-talentueux de la série A la Maison Blanche notamment) a donné naissance à ce récit détonant sur les origines de Facebook. Soit la combinaison en un seul homme de la frustration postado, de l’esprit des grandes écoles américaines et d’un sens génial de la programmation informatique. Eisenberg excelle dans le rôle de Mark Zuckerberg, le créateur du réseau. Socialement mal à l’aise, il se montre aussi constamment arrogant, sur la crête entre dureté et fragilité, capable de baisser les yeux devant une fille puis de renvoyer à ses études un concurrent trop faiblard pour lui. D’une précision et d’une élégance rares, The Social Network se plaît à remuer le couteau dans la plaie de son icône souvent détestable, mettant en lumière une ironie : comment un homme aussi déconnecté a-t-il connecté le monde au-delà de l’imaginable ? Un grand film sur nos communications modernes, si proches et si lointaines.