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Directeur de la photographie du célèbre ‘Koyaanisqatsi’ (1982) de Godfrey Reggio (produit par Coppola, sur une musique de Philip Glass), Ron Fricke reprend ici le dispositif de son documentaire ‘Baraka’ (1992). A savoir : des images, parfois assorties de musique instrumentale et planante, sans le moindre commentaire en voix-off. Or, que nous montre son film ? Le monde, tout simplement, à travers ses paysages. Angola, Brésil, Chine, Ethiopie, Inde, Indonésie, Israël, Japon, Philippines, Corée, Thaïlande, Turquie… Villes, déserts, monuments, prisons, dépotoirs, usines… Poème visuel, ‘Samsara’ utilise à fond le numérique, pour accélérer des plans-séquences de plusieurs heures ou rentrer dans l’inframince des détails inimaginés. Ne précisant jamais d’où viennent ses images, Ron Fricke parvient ainsi à éviter le catalogue ou le dépliant touristique. Finalement, on pense à du Dziga Vertov contemplatif et voyageur, proche du récent ‘Vivan las antipodas’ de Victor Kossakovski. Une assez belle rêverie sur la Terre – ou un film idéal quand on ne part pas en vacances.