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Ashitaka quitte les siens pour empêcher un mal mystérieux de s’étendre. Sur sa route, il rencontre une princesse louve qui se bat contre un peuple prêt à sacrifier la nature. Ils finiront par lutter ensemble, au milieu des divinités et des animaux en rage.
Difficile de dire laquelle des visions de Miyazaki serait la plus méritante et la plus essentielle. Mais pour nous, il ne fait aucun doute que les histoires et les fantômes de Princesse Mononoké sont celles qui vivent encore le plus profondément dans notre mémoire. On parcourt le film comme on découvre de précieux emaki, rouleaux illustrés qui ont survécu au passage du temps pour raconter les légendes du Japon médiéval, plein de gestes légendaires et de personnages à la profondeur inégalée.
Ce film redonne la part de mythe qui leur revient aux arbres, aux animaux, à tous les espaces fragiles et menacés. Il crée l’écologie mystique. De ses paysages peintures sous les musiques grandioses de Joe Hisaishi, jusqu’à ses plus fidèles kodama (petits yōkai fabuleux), tout s’imprègne de cette mythologie avec la plus grande des grâces. Mais attention, ce récit n’est pas à mettre devant tous les yeux. Il est aussi celui des humeurs noires, du sang qui tache les corps et des malédictions qui rongent.
Cette œuvre rend compte de tout le merveilleux qui anime les contrées nippones. Et c’est bien là le point d’arrivée de la plupart des œuvres de Miyazaki : ne plus simplement s’émerveiller des beautés du conte mais croire qu’il en subsiste quelque chose dans le monde qui nous entoure.