La grande idée : l’intention de tuer vaut le crime.
La réplique : « Vous êtes en état d’arrestation pour le futur meurtre de Sarah Marks. »
Karma police
Aux côtés de ‘Blade Runner’ (1982) et ‘A Scanner Darkly’ (2005), ‘Minority Report’ fait partie des adaptations réussies du pape de la SF Philip K. Dick. Poussée paranoïaque autant qu’œuvre visionnaire (ou simplement clairvoyante), la nouvelle de l’écrivain américain investit la police de pouvoirs bien supérieurs à ce qu’on connaît sous nos latitudes – mais pas si éloignés de ce que peuvent pratiquer des gouvernements totalitaires, à l’est de l’Europe par exemple. L’unité d’élite Pre-Crime se voit ainsi chargée, après signalement par l’équipe de pré-cognitifs prédisant le futur, d’appréhender des suspects avant même qu’ils ne commettent un crime. Jusqu’au jour où l’agent Pre-Crime John Anderton (Tom Cruise) est lui-même inculpé et recherché. Un rebondissement classique de la SF – le personnage soumis au système qui en vient à le remettre en cause, et à lutter contre celui-ci –, mené par un Steven Spielberg en grande forme. Tout y est : équipements techno inventifs, fond de mysticisme, questionnements moraux et scènes d’action savamment dosées. Même si Dick aurait certainement eu à y redire, le rôle de John Anderton semble parfaitement taillé pour le plus célèbre des scientologues, d’ailleurs revenu au genre depuis, avec ‘Oblivion’ et ‘La Guerre des mondes’. Un "classique moderne" du genre, donc.
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