[title]
Une romance queer, vintage et ultra-kitsch avec quelques touchantes pointes de sentimentalité : voici donc l’ultime film de Steven Soderbergh, désormais jeune retraité (on l’envie), produit par la chaîne de télé américaine HBO. Matt Damon y incarne Scott Thorson, dont l’autobiographie fut à l’origine du script : jeune Adonis venu d’un bled paumé et devenu bras droit et amant du pianiste-star Walter Liberace. Pour se figurer ce dernier, célébrité américaine peu connue sous nos latitudes, incarné ici par un inattendu Michael Douglas, on peut imaginer une sorte de croisement entre Michou et Jerry Lee Lewis. Ou Patrick Juvet, Lady Gaga et Chopin. Enfin, vous voyez, quoi.
Entre les deux hommes, que séparent d'importantes différences d’âges et de milieux sociaux, mais liés par une indéfectible passion, une relation secrète de plusieurs années va s’établir, rythmée par la sensualité, la folie des grandeurs, la chirurgie esthétique, les tabloïds, l’amour des animaux (en particulier des caniches), les paillettes et les rails de coke – Scott se découvrant peu à peu des narines extrêmement dilatables.
Filmé et mis en scène avec un classicisme de plutôt bon aloi, ‘Ma Vie avec Liberace’ se déroule sans grande surprise, si ce n’est la qualité de ses comédiens : métamorphosé et bluffant, Michael Douglas trouve ici à rôle à Oscar assez typique, et Matt Damon, en moule-burnes léopard, se révèle un partenaire à la hauteur. Les seconds rôles, de Scott Bakula (oui, oui, l’acteur de la série ‘Code Quantum’) à Dan Aykroyd, paraissent également agréables et savoureux. Au final, davantage qu’un biopic classique, une jolie histoire d’amour. Pas renversante, mais parfois émouvante, et tout à fait recommandable.