[title]
Mathieu (Philippe Garrel), cinéaste, propose à Mimouchette (Anémone) le premier rôle féminin de son prochain film autobiographique. Mais sa femme, Jeanne (Brigitte Sy, compagne de Garrel dans la vie), également comédienne, estime que ce rôle lui appartient et considère la proposition de son mari comme un affront. Elle se console, ou se venge, en couchant avec un type qui passait par là. Le couple se sépare, Mathieu demande conseil à son père (Maurice Garrel). Plus tard, Mathieu et Jeanne se retrouvent dans une union tendre, complice mais implicite, autour de l’enfant qu’ils ont eu ensemble, le jeune Lo (Louis Garrel, 7 ans).
Bref, on est en plein dans la mise en abîme et l’autofiction, et pourtant ce n’est jamais nombriliste, les questions sentimentales sont abordées sans le moindre soupçon de pathos ou d’hystérie. Elles sont plutôt décortiquées, dépouillées par une mise en scène pudique et sincère. Relevé par les dialogues de l’écrivain Marc Cholodenko (Histoire de Vivant Lanon) et le saxophone jazz de Barney Wilen, Les Baisers de secours a même parfois la sponanéité et la sensibilité cool d’un Cassavetes. En plus de son superbe titre.