Holy Motors
Photograph: Artificial Eye

Critique

Holy Motors

5 sur 5 étoiles
  • Cinéma
  • Recommandé
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Time Out dit

Treize ans après Pola X (et plus de vingt après Les Amants du Pont-Neuf), Leos Carax revient avec un long métrage plus "godardien" que jamais : Holy Motors, trip surréel et baroque, souvent jubilatoire, où son acteur-fétiche, l’étrange et poétique Denis Lavant, interprète un certain Monsieur Oscar. Oscar, comme son nom le laisserait entendre, peut apparaître comme une métaphore vivante du cinéma, que le film suit un jour et une nuit au gré de ses métamorphoses.

Une dizaine de rôles à tenir, pour lesquels le fantastique Lavant/Oscar se grime à l’arrière d’une limousine. Et l’occasion pour Carax de jouer avec les genres et de multiplier les clins d’œil à Franju, Jean Seberg (à travers une Kylie Minogue étonnamment réjouissante, chantant une superbe chanson originale de Carax et Neil Hannon dans les décombres de la Samaritaine), voire à Tron, ainsi qu’à ses propres films – Lavant reprenant notamment le personnage de Merde qu’il incarnait déjà dans le segment réalisé par Carax du film Tokyo ! en 2008. C’est virtuose, parfois hilarant, toujours ingénieux, et un formidable chant d’amour pour le cinéma.

Mélancolique et visionnaire. Mais c’est aussi un film spectaculaire, d’une légèreté crado et réjouissante, où les noms sur des pierres tombales se trouvent remplacés par des adresses web (et la mention « visitez mon site »), et où l’on peut flinguer sans autre forme de procès un banquier véreux (et son propre double) à la terrasse du Fouquet’s. Sarcastique et violent, cultivé et déviant, Holy Motors est un vrai plaisir. Et sans aucun doute l'un des meilleurs films de la décennie.

Détails de la sortie

  • Noté:18
  • Date de sortie:vendredi 28 septembre 2012
  • Durée:115 mins

Crédits

  • Réalisateur:Léos Carax
  • Acteurs:
    • Denis Lavant
    • Eva Mendes
    • Kylie Minogue
    • Michel Piccoli
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