GRAVITY
Photograph: Warner Bros.
  • Cinéma
  • Recommandé

Critique

Gravity

4 sur 5 étoiles
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Time Out dit

Ici, pas de monde parallèle, pas d'extraterrestres, et encore moins de vaisseaux spatiaux. Gravity est un thriller en apesanteur, qui suit la virée dans l'espace de deux astronautes livrés à eux-mêmes. Une expérience avant tout sensorielle, plutôt inédite à l’écran, rendue palpable grâce à la 3D. Comme une attraction réussie du Futuroscope, mais avec la voix sensuelle de George Clooney au creux de l'oreille. Quand même.

Dès les premières minutes, Alfonso Cuarón réussit à nous embarquer dans ce trou noir à 600 kilomètres de la Terre. Les images sont d'une incroyable beauté, avec en toile de fond le soleil couchant et des corps flottants. C’est l'extase totale. Dans ce cadre hors du commun, le réalisateur commence par l'anecdotique, suivant une sortie spatiale de routine, où l’on voit les membres de l'équipage de la navette Explorer s’afférer à leur tâche en toute légèreté, les pieds dans le vide. Parmi eux, George Clooney campe Matt Kowalski, un astronaute chevronné, assez caustique, qui effectue son dernier voyage dans l'espace aux côtés d'une novice, brillante experte médicale, Ryan Stone, interprétée par Sandra Bullock.

Alors que tout semble aller pour le mieux, une pluie de débris venus d'un satellite voisin s’abat sur leur vaisseau, les laissant seuls, perdus dans l’univers. Peu à peu, l'histoire se resserre autour de leur instinct de survie, qui grandit à mesure que diminuent leurs réserves d'oxygène. C’est alors le début d’une longue dérive dans l’espace, rendue extrêmement concrète par la 3D – qui prend ici, pour une fois, tout son intérêt. On partage leurs angoisses, celle du silence qui s’installe entre chaque respiration, ainsi que d’une lutte permanente pour maîtriser son corps.

Finalement, il aura fallu s'éloigner de la Terre pour mieux comprendre les rapports humains. L'espace se révèle alors comme un prétexte pour aborder des problématiques existentielles telles que la solitude, l'abandon ou l'importance du lien avec l'autre : la scène où Sandra Bullock virevolte, maintenue au câble qui la relie à George Clooney, n’en est que plus symbolique. Tout ne tient qu’à un fil. Mais au fur et à mesure, l'histoire s'appauvrit, par des rebondissements de moins en moins inattendus, où l'actrice (qui assure quand même une heure du film à elle seule) doit lutter contre une série de difficultés qui relèvent presque de l'acharnement. Le survival spatial frôle alors par moment l’effet comique.

Heureusement, le film se permet quelques respirations et moments de poésie : l’héroïne qui plane, à moitié dénudée, dans une navette voisine, ou cet instant de solitude où ses larmes, avec la pression, se transforment en petites bulles d’eau… On l'aura compris, tout le génie de Gravity réside dans sa qualité visuelle. Et si le scénario pêche par quelques longueurs, les plans-séquences parviennent à maintenir l’intérêt du film. Qu’il convient donc de voir sur un écran aussi large que possible.

Détails de la sortie

  • Noté:12A
  • Date de sortie:vendredi 8 novembre 2013
  • Durée:90 mins

Crédits

  • Réalisateur:Alfonso Cuarón
  • Scénariste:Alfonso Cuarón, Jonas Cuaron
  • Acteurs:
    • Sandra Bullock
    • George Clooney
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