La grande idée : les autorités sud-africaines veulent mettre de l’ordre dans un quartier rempli d’aliens sans la moindre forme de respect.
La réplique : « Enlève tes putains de tentacules de mon visage ! »
Les crevettes de l’espace
Pour Peter Jackson, ‘District 9’ est un « petit film ». Certes, le producteur néo-zélandais a depuis quelques années revu ses standards à la hausse en termes de budget, mais 30 millions d’euros restent tout de même une coquette somme pour un parfait inconnu venu de la pub, Neill Blomkamp en l’occurrence, qui signe grâce à cet honorable pécule un premier film d’action haletant dans les townships de Johannesburg. Vingt-huit ans après qu’un vaisseau spatial se soit retrouvé coincé au-dessus de la ville sud-africaine, le gouvernement décide de s’occuper des 1,8 millions d’aliens parqués derrière des grilles protégeant le quartier de District 9, dans lequel personne ne sait ce qui se trame. Si ce n’est, bien sûr, une multinationale qui y exploite allègrement ses hôtes. Au travers de cette allégorie des mentalités ségrégationnistes, le jeune réalisateur offre, outre un portrait acerbe du temps de l’apartheid, une plus fine critique de la période de privatisation l’ayant suivi, tout en étant porté par une esthétique de circonstance empruntée au documentaire. Blomkamp plonge ainsi sa caméra dans un camp de réfugiés en pleine déportation massive et renoue avec la vague de productions SF dénonçant certains travers du capitalisme à la manière d’un ‘RoboCop’. Un film sans doute plus grand que ne l’avoue son producteur.
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