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Le Norest : cuisine nouvelle, rafraîchissante et sans complexe

Le nouveau restaurant Norest allie raffinement, savoir-faire et audace en proposant une expérience gastronomique unique à Montréal.

Tommy Dion
Écrit par
Tommy Dion
Le Norest
Photograph: ©Sita Payette
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Si bien que Montréal aura toujours besoin de ses tables classiques et intemporelles, où l’on se déplace exprès pour le tartare, le steak-frites, le burger, le poulet rôti ou même le curry, notre ville a également besoin de jeunes restaurateurs qui ouvrent leur restaurant à leur image, en repoussant ainsi les « limites » et les « conventions ». C’est non seulement une suite logique, mais une preuve que la scène gastronomique à Montréal est l’une des plus excitantes au monde. Au cours des dernières années, nous avons en tête Antonin Mousso-Rivard du Mousso, Jason Morris dans les débuts du Fantôme et du Pastel, Sean Murray-Smith à l’Île Flottante, pour ne nommer que ces trois grands chefs. Si ces restaurants font partie de vos favoris dans la ville, notez ce restaurant : Le Norest.

Le Norest
Photograph: ©Sita Payette

Comment décrire le Norest ? Nous dirions que c’est un endroit avant tout sans prétention, tenu par deux passionnés et travaillant qui aiment leur métier respectif de chef et mixologue, qui n’osent pas briser les barrières et même, enfreindre certaines « règles » non écrites de la gastronomie.

Le chef, Rémi Lemieux. Le mixologue, Justin Petitclerc. Ces deux amis d’enfance n’ont clairement pas froid aux yeux ; d’abord, en ouvrant un restaurant à un moment disons « peu opportun », mais surtout, en ne prenant pas la voie facile.

Cette voie où qu’un seul menu dégustation 10 services est offert (70 $) — accommodable pour tout genre de restrictions alimentaires —, sur réservation au moins 24 h à l’avance.

Cette voie où seuls ces deux restaurateurs font vivre le restaurant ; d’où le Norest, signifiant certes une cuisine boréale du Québec, mais aussi « no rest » : leur tempérament.

Enfin, cette voie où ils n’ont pas peur de briser les conventions allant du décor, jusqu’à ce qu’il y a dans l’assiette et dans le verre.

Le Norest
Photograph: ©Le Cuisinomane

Justement, parlons de ce qu’il y a dans l’assiette. Même si Rémi a grandi professionnellement entre autres aux côtés de Martin Picard en étant chef à La Cabane au Pied de Cochon pendant plusieurs années, on ne doit pas s’attendre à cette cuisine riche et excentrique. Il puise davantage ses inspirations à travers ses voyages, où il a notamment côtoyé Massimo Bottura au Osteria Francescana et Éric Ripert au Bernardin, tous deux trois étoiles Michelin.

Nous avons donc droit à une cuisine à la fois raffinée, ludique et audacieuse, mais surtout intelligente et bien exécutée. « Je veux que les gens s’amusent avec mes plats », rétorque le chef. Nous devons appuyer ces propos, car chaque plat des 10 services vous fera découvrir un autre aspect de la gastronomie et vous emmènera directement dans son univers un peu fou. C’est ça, briser les conventions.

Le Norest
Photograph: ©Le Cuisinomane

En parlant de briser les conventions, son acolyte derrière le bar — dont son parcours l’a amené à parfaire ses connaissances au Truffle Pigs en Colombie-Britannique —, pratique la même médecine. Prenons par exemple le cocktail d’accueil, où il prend un malin plaisir à faire découvrir à ses invités une concoction qui lui rappelle les longues nuits de travail passé au restaurant avec Rémi : le bière-clamato. Détrompez-vous : le jus de palourde est fait maison, tout comme le mélange d’épices au sel de céleri. Le clou du cocktail sera versé à la minute, dont il serait dommage de vous le dévoiler. Les cocktails, présentement au nombre de cinq sur le menu, sont « dans la simplicité et dans le contrôle », m’avoue Justin. C’est en maîtrisant la base qu’il peut se permettre de faire son propre punch clarifié, ses macérations et ses confitures.

L’accord des vins (50 $) met en valeur le savoir-faire québécois et canadien, par exemple le vin orange Julep du vignoble Négondos, qui accompagne à merveille le service « Cru + Fleurs ».

Le Norest
Photograph: ©Le Cuisinomane

Si bien que la salle du Norest peut accueillir 26 invités par soir pour le menu dégustation, le duo se limitera à une douzaine pour les premières semaines d’activité. En tout temps, il est tout de même possible de s’y rendre pour siroter un verre au bar, accompagné de quelques « snacks » maison. À partir de 23 h, les gens sont aussi invités à poursuivre l’expérience en profitant du volet mixologie.

Le Norest
Photograph: ©Le Cuisinomane

Allez-y les yeux fermés et l’esprit ouvert. Profitez de l’environnement où tout le monde est à la même hauteur, où aucun jugement ne sera porté si vous léchez votre couteau ou si vous touchez la nourriture avec vos doigts. Le menu dégustation à 70 $ (pourboire inclus) avec l’accord alcool à 50 $ supplémentaire est un petit luxe dont tout Montréalais devrait vivre.

Le Norest ouvre officiellement ce mercredi 2 septembre et est ouvert du mercredi au samedi soir. Un dimanche par mois, l’art de la scène sera jumelé à l’art de la table, alors qu’un artiste local sera invité à performer devant un public qui aura, au préalable, acheté leur billet à l’avance. Les informations seront dévoilées tous les mois sur leurs réseaux sociaux.

Le Norest, 4671 Boul Saint-Laurent.

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